Afrique

Le rêve des migrants subsahariens de passer en Europe s’est heurté à la barrière Espagnole

- 37 migrants seraient morts alors qu'ils tentaient de traverser la frontière entre l'enclave espagnole de Melilla et le Maroc

Khalid Mejdoup, Muhammed Semiz  | 29.06.2022 - Mıse À Jour : 12.07.2022
Le rêve des migrants subsahariens de passer en Europe s’est heurté à la barrière Espagnole

Rabat

AA / Rabat

Mohamed Ismail est Soudanais. Il a quitté son pays pour s’installer au Maroc dans l'espoir de trouver un meilleur emploi et donc un meilleur avenir. Cependant, son avenir s’est assombri par des balles tirées par les forces de sécurité marocaines.

Ismail qui a quitté le Soudan a traversé plusieurs pays jusqu'à ce qu'il atterrisse au Maroc il y a six mois. Là, il s'est efforcé désespérément de trouver du travail pour gagner sa vie, mais en vain.

Perdant tout espoir de trouver une bonne opportunité d'emploi, il a décidé de rejoindre les centaines de migrants pour franchir la barrière frontalière militarisée entre le Maroc et l'enclave espagnole de Melilla.

Cette tentative n’a pas abouti puisque les candidats à l’exil ont été accueillis avec force par les forces de sécurité marocaines et espagnoles.

Les premiers rapports ont fait état de cinq personnes tuées dans les violences de la semaine dernière, mais les autorités marocaines ont ensuite porté ce chiffre à 23. En revanche, Helena Maleno Garzon, responsable de l'ONG Walking Borders, a déclaré qu'au moins 37 personnes avaient perdu la vie.

Des vidéos du côté marocain de la frontière montrent ce qui semble être des cadavres et des personnes gravement blessées éparpillées sur le sol sans recevoir de soins médicaux.

D'autres images montrent des centaines de personnes, certaines avec des blessures évidentes, allongées sur le sol, les mains liées derrière le dos.

Parmi les blessés figurait également Ismail, qui a été blessé par balles en caoutchouc.

"Je suis venu à Melilla à la recherche d’un travail et éventuellement pour passer en Espagne", a déclaré Ismail à l'Agence Anadolu.

Il a précisé que la situation a dégénéré soudainement lorsque la police a tenté d'empêcher avec violence les migrants de franchir la barrière frontalière.

"Les migrants n'ont pas utilisé la violence", souligne-t-il.

Selon l'agence de presse espagnole EFE, des dizaines de policiers marocains et espagnols ont également été blessés lors de la prise d'assaut de la frontière, où les migrants étaient armés de couteaux artisanaux, ainsi que de bâtons, de pierres et de crochets pour escalader la barrière frontalière.

Suite aux violences, Ismail a été déporté par les autorités marocaines vers la ville de Beni-Mellal, à 600 kilomètres de Melilla.

"Je n'ai aucune idée de la raison pour laquelle j'ai été expulsé", a-t-il déclaré.

Les autorités marocaines ont expulsé des centaines de migrants vers d'autres villes dans le but d'empêcher toute tentative future de leur part de passer de force en Espagne.

Samedi, plusieurs organisations non gouvernementales ont réclamé une enquête sur le traitement réservé aux migrants lors de leur tentative de franchissement de la frontière.

La tentative était le plus grand mouvement de masse à la frontière depuis que l'Espagne et le Maroc ont renforcé la coopération bilatérale après que Madrid a décidé de soutenir la position de Rabat sur le Sahara occidental.

* Traduit du turc par Fatih Karakaya

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