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Le Royaume-Uni annonce 6,6 millions de dollars d’aide supplémentaire pour le Soudan

- « Trop longtemps, ce terrible conflit a été négligé tandis que la souffrance ne cessait de croître », a déclaré la ministre britannique des Affaires étrangères

Aysu Biçer  | 01.11.2025 - Mıse À Jour : 01.11.2025
Le Royaume-Uni annonce 6,6 millions de dollars d’aide supplémentaire pour le Soudan

Greater London

AA / Londres / Aysu Bicer

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Le Royaume-Uni a annoncé l’octroi d’une aide humanitaire supplémentaire de 5 millions de livres sterling (soit environ 6,6 millions de dollars) en faveur du Soudan, alors que la ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper, a averti que les efforts internationaux « échouent actuellement à faire face à la crise humanitaire et au conflit dévastateur » qui ravagent le pays.

S’exprimant lors du Manama Dialogue au Bahreïn, Cooper a déclaré :

« Au Soudan aujourd’hui, c’est le désespoir total… Trop longtemps, ce terrible conflit a été négligé, tandis que la souffrance ne cessait de s’aggraver. »

Elle a dénoncé les « scènes véritablement horribles et totalement intolérables » observées à El-Fasher, où environ 260 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, vivent dans des conditions proches de la famine, encerclées par la violence et privées d’aide humanitaire.

Selon le ministère britannique des Affaires étrangères, ce nouveau financement permettra de fournir de la nourriture d’urgence, des soins médicaux et une aide aux victimes de violences sexuelles, dont 2 millions de livres spécifiquement alloués à l’accompagnement des victimes de viols et d’abus.

« Les rapports récents en provenance du Darfour sont véritablement effroyables », a ajouté Cooper, dénonçant des « atrocités, exécutions massives, famines et usage du viol comme arme de guerre », soulignant que les femmes et les enfants paient le prix le plus lourd de cette crise humanitaire, « la plus grave du XXIᵉ siècle ».

Depuis le 15 avril 2023, les affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ont fait environ 20 000 morts et plus de 15 millions de déplacés, selon des données de l’ONU et de sources locales. Les multiples tentatives de médiation régionale et internationale n’ont jusqu’à présent pas permis de mettre fin aux combats.


- « La situation à Gaza reste extrêmement fragile »

La ministre britannique a également averti que la situation à Gaza demeurait « extrêmement fragile », appelant toutes les parties à respecter leurs engagements et à œuvrer en faveur d’une paix durable, plutôt qu’un simple cessez-le-feu temporaire.

« L’aide humanitaire ne peut être conditionnelle. Nous ne pouvons laisser des enfants affamés ni des familles privées de soins médicaux », a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté que tous les acteurs devaient tenir leurs promesses afin de maintenir « l’élan et les progrès nécessaires à une paix durable », soulignant que « Gaza ne doit pas rester coincée entre guerre et paix ».

Cooper a par ailleurs soutenu les initiatives visant à réformer la gouvernance palestinienne, estimant qu’il fallait « progresser vers une Gaza libérée du Hamas et administrée par une Autorité palestinienne réformée ».

Elle a précisé que de nouvelles dispositions sécuritaires seraient nécessaires, notamment via une force de stabilisation et la police palestinienne, et que le Royaume-Uni partagerait son expertise en coordination civilo-militaire, désarmement et reconstruction.

« Ces efforts devront sans doute être soutenus par l’ONU, et probablement encadrés par une série de résolutions », a-t-elle ajouté, appelant la communauté internationale à ne pas relâcher ses efforts malgré les difficultés à venir.

« Nous avons déjà parcouru un long chemin, et il serait dangereux de compromettre ces progrès. Aujourd’hui plus que jamais, la coopération internationale est essentielle. À Gaza, il existe une lueur d’espoir, certes fragile, mais réelle », a conclu la ministre.

Selon des chiffres récents, plus de 68 000 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis octobre 2023 lors des attaques israéliennes.

Un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a été conclu le 10 octobre dans le cadre d’un plan de paix en 20 points proposé par le président américain Donald Trump, bien que Tel-Aviv ait violé la trêve à plusieurs reprises.

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba

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