Le président de la RDC accuse le Rwanda de violer l’accord de paix négocié par les États-Unis
- Félix Tshisekedi affirme que l’armée rwandaise a bombardé des zones en RDC, provoquant d’importants dégâts humains et matériels au Sud-Kivu, au lendemain de la signature de l’accord de paix à Washington, le 4 décembre
Rwanda
AA / Kigali / James Tasamba
Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a accusé lundi le Rwanda de violer l’accord de paix parrainé par les États-Unis, signé à Washington la semaine dernière, et censé mettre fin au conflit de longue date dans l’est du Congo.
Malgré l’engagement formel pris à Washington, « le Rwanda viole déjà ses engagements », a déclaré Tshisekedi dans son discours devant le Parlement.
Le 4 décembre, Tshisekedi et le président rwandais Paul Kagame ont signé un accord de paix et de coopération économique qualifié « d’historique », visant à mettre un terme aux combats dans l’est de la RDC. Cet accord a été conclu à l’issue d’un processus de médiation parrainé par le président américain Donald Trump en juin.
Dans son intervention devant les députés, le chef de l’État congolais a affirmé que, dès le lendemain de la signature, l’armée rwandaise aurait tiré des armes lourdes depuis la localité rwandaise de Bugarama en direction du territoire congolais, causant d’importants dégâts humains et matériels dans les localités de Kaziba, Katogota et Lubarika, dans la province du Sud-Kivu.
Il a qualifié ces faits de violation du cessez-le-feu.
Interrogé lundi par Anadolu, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a réitéré les propos qu’il avait tenus dimanche, qualifiant des accusations similaires de l’armée congolaise de « ridicules » et de « tentative de se défausser de ses responsabilités ».
Lors de la cérémonie de signature, Kagame a déclaré que, malgré de nombreuses médiations, aucune n’avait permis de régler les causes profondes du conflit, ajoutant que l’accord parrainé par les États-Unis contient « tous les éléments nécessaires pour mettre fin à ce conflit une fois pour toutes ».
De son côté, le président congolais a rappelé devant les parlementaires que l’accord prévoit le « retrait immédiat des troupes rwandaises de l’est du Congo, le démantèlement des groupes armés étrangers, notamment les rebelles des FDLR, la cessation des hostilités et la mise en place d’un mécanisme conjoint de sécurité chargé de superviser sa mise en œuvre ».
Tshisekedi a affirmé que son pays demeurait optimiste et croyait à la voie diplomatique pour résoudre le conflit, réaffirmant l’engagement de Kinshasa à respecter l’accord signé.
Les violences persistent depuis des décennies dans l’est de la RDC, faisant des milliers de morts et des millions de déplacés, selon Kinshasa et les Nations unies.
Des affrontements entre le groupe rebelle AFC-M23 et les forces gouvernementales, déclenchés la semaine dernière, se poursuivaient lundi dans le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, selon des sources locales et rebelles.
La phase la plus récente du conflit a éclaté en 2021, lorsque le groupe rebelle M23 a refait surface et lancé une offensive contre les forces gouvernementales congolaises.
L’ONU, Kinshasa et d’autres acteurs accusent le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali dément.
*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani
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