Afrique

Le parti Ennahdha exprime sa « profonde préoccupation » face à l'avenir incertain de la Tunisie

-Le mouvement d’obédience islamique a réagi à la décision présidentielle de reconduire les mesures d’exception jusqu’à nouvel ordre, réitérant son appel à reprendre la voie démocratique et à faire prévaloir le dialogue pour résoudre les problèmes.

Adel Bin Ibrahim Bin Elhady Elthabti  | 25.08.2021 - Mıse À Jour : 25.08.2021
Le parti Ennahdha exprime sa « profonde préoccupation » face à l'avenir incertain de la Tunisie

Tunisia

AA/Tunis

Le mouvement tunisien « Ennahdha », majoritaire à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP/Parlement), a exprimé sa « profonde préoccupation face à l'incertitude qui entoure l'avenir du pays », après la décision du Président Kaïs Saïed, mardi, de reconduire jusqu’à nouvel ordre ses mesures d’exception.

Kaïs Saïed, avait annoncé, le 25 juillet au soir, le limogeage du Chef du gouvernement Hichem Mechichi, le gel des pouvoirs du Parlement, - présidé par Rached Ghannouchi, chef de file d’Ennahdha -, pour une durée de 30 jours, ainsi que la levée de l’immunité parlementaire de tous les députés.

Il a également fait savoir qu'il assumera le pouvoir exécutif, avec l’aide d'un gouvernement qui sera dirigé par un nouveau chef désigné par lui. Depuis qu’il s’est arrogé le pouvoir de légiférer par décret présidentiel, Saïed a révoqué et nommé plusieurs hauts responsables.

Par voie de communiqué publié ce mardi, Ennahdha (53 députés sur 217) a fait part de sa « profonde préoccupation face à l'incertitude qui pèse sur l'avenir du pays, à la suite du décret présidentiel portant reconduction des mesures d’exception, qui annule de facto le contrôle parlementaire ».

Le mouvement tunisien d’obédience islamique explique à cet effet que « la Constitution garantit au président de l’ARP ou à 30 de ses membres, le droit d’exiger la fin des mesures d’exception ».

La Présidence de la République tunisienne avait indiqué dans un communiqué succinct rendu public dans la nuit de lundi à mardi, que le chef de l’Etat Kaïs Saïed « a émis un décret présidentiel portant prolongation des mesures d’exception prises en vertu du décret présidentiel n° 80 de 2021 portant suspension des activités de l'Assemblée des Représentants du Peuple et la levée de l'immunité parlementaire de tous les députés, jusqu'à nouvel ordre ».

Le mouvement Ennahdha « a réitéré son appel à la reprise du processus démocratique, suspendu depuis le 25 juillet 2021, au rétablissement rapide du fonctionnement normal des rouages ​​(institutions) de l'État, comme le dispose l'article 80 de la Constitution, et à faire prévaloir le dialogue pour résoudre les différents problèmes ».

Il a également souligné son attachement à sa position de principe, qui considère le gel des pouvoirs de l’ARP et la levée de l'immunité parlementaire de tous les députés, comme étant « une violation grave et flagrante de la Constitution, notamment de l'article 80 qui dispose que « l’Assemblée des Représentants du Peuple est considérée en état de session permanente ».

Certains partis politiques, ont considéré lesdites mesures comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d'autres y ont été favorables, estimant qu'il s'agissait d'une « rectification du processus révolutionnaire » au regard de la dégradation de la situation politique, économique et sanitaire dans le pays.


*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail


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