Le Gabon dénonce ses accords de pêche avec l’Union européenne
-Jugés "profondément déséquilibrés"

Tunis
AA/Tunis
Le Gabon a annoncé mercredi 4 juin entamer une procédure de dénonciation unilatérale des accords de pêche avec l’Union européenne, évoquant un partenariat profondément déséquilibré à renégocier, ont rapporté des médias français vendredi.
L’accord de partenariat de pêche durable (APPD) entre l’Union Européenne et le Gabon, renouvelé en 2021 pour une durée de cinq ans pour permettre aux navires européens d’exercer la pêche dans les eaux gabonaises, ne saurait être reconduit en l’état, a indiqué la porte-parole du gouvernement Laurence Ndong, citant une directive présidentielle, indique le quotidien Ouest-France.
Le président de la République a notamment relevé que les recettes issues de cet accord ne compensent ni la valeur réelle des captures, ni les coûts assumés par l’État en matière de surveillance et de contrôle, ni les pertes de valeur ajoutée dues à l’absence de transformation locale, détaille le compte rendu du conseil des ministres.
Il a également dénoncé la faiblesse des investissements consentis par les partenaires au titre du développement local, de l’emploi ou du renforcement des capacités nationales, ainsi que les risques accrus de surexploitation des ressources halieutiques, en l’absence de mécanismes partagés de transparence et de suivi scientifique.
Initialement signé en 2007, l’APPD a été renouvelé à plusieurs reprises jusqu’en 2021 pour une durée de cinq ans et une valeur globale estimée à environ 17 milliards de francs CFA (NDLR : 26 millions d’euros) , selon le ministère des Affaires étrangères gabonais, précise le média français.
En novembre 2024, ce sont les accords de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal qui n’avaient pas été renouvelés. La Commission européenne estimant que le pays d’Afrique de l’ouest présentait de graves lacunes dans la lutte contre la pêche illégale. De son côté, le Sénégal avait déclaré être à l’origine de cet arrêt, car ces accords appauvrissaient les pêcheurs locaux, rappelle la même source.