Le dialogue inter-togolais annoncé pour le 15 février (médiation)
-Il a également été convenu la suspension par tous les acteurs des manifestations publiques à compter de la publication de la date du dialogue et ce jusqu’à sa tenue et pendant son déroulement

Lome
AA/Lomé/Alphonse Logo
Le dialogue inter-togolais démarrera le 15 février courant, a annoncé la médiation assurée par les chefs d’Etat ghanéen, Nana Akufo-Addo et guinéen, Alpha Condé.
"Dans le cadre des efforts des chefs d’Etat de la République du Ghana et de la République de Guinée, visant à favoriser et à soutenir le dialogue politique inter-togolais, le ministre ghanéen de la Sécurité nationale, Albert kan-Dapaach et le ministre d’Etat guinéen,Tibou Kamara, ont effectué du 31 janvier au 1er février 2018 une mission de travail à Lomé en vue de faire le point sur la situation", rapporte un communiqué conjoint signé par les deux ministres, rendu public vendredi.
A l’issue des échanges et des consultations avec les principaux acteurs notamment le gouvernement et la coalition des 14 partis de l’opposition, il a été convenu l’ouverture du dialogue le 15 février à Lomé, indique la même source.
Annoncé dans un premier temps du 23 au 26 Janvier, le dialogue inter-togolais n'a finalement pas vu le jour. Aucune des parties prenantes n'a fait de déclarations sur les causes de ce blocage.
L'opposition togolaise réunie au sein de la coalition des 14, a, pour sa part, réitéré jeudi son attachement à la satisfaction des préalables d'apaisement avant d'engager tout dialogue.
Il s'agit, notamment, de "la libération immédiate et sans conditions, de tous les prisonniers politiques, l’arrêt immédiat des persécutions, des arrestations, des poursuites et des violences à l’encontre des militants et dirigeants des partis politiques de l’opposition, l’arrêt immédiat des entraves à l’exercice du droit constitutionnel de manifestation dans plusieurs villes de l’intérieur du pays".
Le communiqué publié vendredi par la médiation précise , à ce propos, que "les préoccupations de la coalition des 14 partis concernant les personnes faisant objet d’une détention provisoire dans le cadre des incendies des marchés de Kara et de Lomé seront examinées de manière prioritaire à l’ouverture du dialogue dans un esprit d’apaisement".
"Le cas des autres personnes encore en détention pour des faits commis dans le cadre des manifestations publiques organisées depuis le 19 août 2017, notamment celles dont la liste a été établie par la coalition des 14 partis, sera examiné dans le même esprit et dans le respect des procédures judiciaire", souligne encore la médiation.
Il a également été convenu la suspension par tous les acteurs des manifestations publiques à compter de la publication de la date du dialogue et ce jusqu’à sa tenue et pendant son déroulement, note encore le communiqué, précisant que la liste des participants et l’agenda du dialogue seront déterminés dans le cadre des travaux préliminaires, poursuit la même source.
L’opposition togolaise avait repris dès mercredi les manifestations anti-pouvoir après un répit de un mois, observé en vue de donner au dialogue toutes le chances d'aboutir.
Elle avait d'ailleurs prévu de manifester de nouveau, demain samedi, tout autant que le partir au pouvoir Union pour la République (UNIR).
Aucune déclaration n'a été faite par les deux parties concernant une éventuelle annulation des manifestation de samedi après la publication de démarrage du dialogue.
L'opposition togolaise a engagé dès le 19 août dernier, une série de manifestations en contestation du projet de réforme constitutionnelle voulu par les autorités.
L'opposition revendique, notamment, le rétablissement de la constitution de 1992, le vote de la diaspora et la limitation du mandat présidentiel à deux mandats de 5 ans.
Arrivé au pouvoir en 2005 après la mort de son père (38 ans de pouvoir), l’actuel président togolais Faure Gnassingbé est accusé par l'opposition de vouloir briguer un voire deux nouveaux mandats au terme de celui-ci en 2020.