Le Burkina Faso et le Mali pour la mise en place d’une fédération
- Pendant la période transitoire
Mali
AA / Bamako / Amarana Maiga
Le Premier ministre du Burkina Faso a émis le souhait de son pays de former une fédération avec le Mali soulignant que « pendant longtemps, nous avons passé le temps à regarder ailleurs, alors que les solutions sont juste à côté de nous ».
Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela s'exprimait à l'issue des audiences accordées par son homologue malien Choguel Kokala Maïga et le Président de la Transition du Mali, le colonel Assimi Goïta.
Le chef du gouvernement burkinabé a effectué une visite d’amitié et de travail, les 31 janvier et 1er février 2023 à Bamako, au Mali en provenance de Lomé capitale du Togo.
« Depuis longtemps, j’avais exprimé à mon président, le capitaine Ibrahim Traoré, mon désir de venir ici, au Mali, pour rencontrer les hautes autorités et discuter de notre avenir commun », a-t-il indiqué.
Selon lui, « le Mali est devenu comme une locomotive en Afrique noire, depuis que le président Assimi Goïta est au pouvoir. C’est une vraie révolution, même si on ne le dit pas. Vous nous avez inspirés au Burkina Faso. Vous avez montré que c’est possible. L’une des raisons qui explique ma visite au Mali, c’est que nous avons constaté que pendant longtemps, nous avons passé le temps à regarder ailleurs, alors que souvent, les solutions sont juste à côté de nous ».
« Ce que nos devanciers n’ont pas pu réaliser, nous n’avons pas d’excuse pour ne pas le faire. Nos devanciers ont tenté des regroupements, comme la Fédération du Mali, qui malheureusement n’a pas duré. Mais, ils ont montré la voie. Avant même d’être Premier ministre, j’avais fait des articles et des propositions pour ce que j’appelais la constitution de la Fédération du Sahel », s'exclame Me Kyelem.
Il affirme que « le Mali est un grand producteur de coton, de bétail et d’or. Le Burkina Faso aussi produit du coton, du bétail, de l’or. Tant que chacun va regarder ailleurs, nous ne pesons pas tellement. Mais si vous mettez ensemble la production de coton, d’or et de bétail du Mali et du Burkina Faso, ça devient une puissance », avant d'ajouter que « les intégrations échouent souvent, à cause des hommes politiques, qui veulent chacun, garder sa chapelle. Et nous ne pourrons réellement exister, que si nous regardons dans la même direction ».
« Nous pouvons trouver la méthode et la voie, pour aller ensemble, sans risque de dissociation. Nous pouvons constituer une fédération souple, qui peut aller en se renforçant et en respectant les aspirations des uns et des autres. C’est un chantier que nous devons essayer de tracer pendant la période de transition, parce que si les politiciens reviennent au pouvoir, ce serait difficile », insiste le Premier ministre burkinabè.
« Tant que nous restons isolés, nous sommes fragiles. Si nous nous mettons ensemble, nous aurons une puissance de frappe beaucoup plus décisive », a-t-il rassuré.
Le Premier ministre burkinabè était accompagné par le marcheur Ibrahim Cissé, qui a parcouru à pied, 882 km en 21 jours, entre le Mali et le Burkina Faso, pour appeler les deux Etats au fédéralisme.
L'arrivée de ce marcheur a particulièrement inspiré le PM malien.
Choguel Kokalla Maiga a ainsi déclaré : « Le destin des nations se joue souvent dans des périodes charnières comme celui des hommes. Il y a des époques qu’il ne faut pas rater ».
« Les peuples sont souvent en avance sur les dirigeants. Aujourd’hui, le marcheur a pu nous témoigner que les peuples du Mali et du Burkina Faso pressent leurs dirigeants, pour aller vers ce que tous les Africains souhaitent. Nous sommes prêts à partager notre expérience, nos idées, et nous enrichir des idées et des expériences des autres, surtout de nos frères avec lesquels nous avons les mêmes objectifs. Cet objectif est que nous ne sommes contre personne, mais nous sommes d’abord pour nos pays », a martelé Choguel Kokalla Maiga.
« Mon Président m’a dit de lui faire comprendre sa disponibilité pour qu’ensemble, nous regardions dans la même direction. Nous sommes le même peuple, nous sommes dans un même pays », a-t-il déclaré à la presse.