La vice-présidente du Soudan du Sud reconnaît une mise en œuvre lente de l’accord de paix mais garde espoir
- « Le gouvernement a renouvelé sa volonté politique et accélère les étapes clés », déclare Josephine Joseph Lagu à l’ONU

Istanbul
AA / Istanbul / Mevlut Ozkan
La vice-présidente sud-soudanaise, Josephine Joseph Lagu, a reconnu jeudi devant l’Assemblée générale de l’ONU que la mise en œuvre de l’Accord de paix revitalisé de 2018 progressait plus lentement qu’espéré en raison de contraintes financières, tout en soulignant que la paix relative obtenue depuis offrait de l’espoir à la population.
« Nous reconnaissons les retards dans la mise en œuvre de l’Accord de paix revitalisé. Cependant, le gouvernement a renouvelé sa volonté politique et accélère les étapes clés, notamment le déploiement des forces unifiées, l’adoption de la législation électorale et le lancement de campagnes nationales d’éducation civique », a-t-elle déclaré à New York.
Le Soudan du Sud, plus jeune État du monde, a accédé à l’indépendance en 2011 avant de sombrer dans la guerre civile deux ans plus tard, sans jamais organiser d’élections nationales depuis.
L’accord de paix de 2018, conclu entre le président Salva Kiir et son rival Riek Machar, avec la signature d’autres partis politiques, a permis la formation d’un gouvernement d’unité en 2020, où Machar est devenu premier vice-président aux côtés de quatre autres dirigeants.
Mais la mise en œuvre demeure lente, et des tensions récentes sont apparues après de violents affrontements entre la White Army, un groupe rebelle présumé proche de Riek Machar et du SPLM-IO, et les forces gouvernementales (SSPDF) dans le comté de Nasir, dans l’État de l’Upper Nile.
- Procès de Machar et de 7 autres responsables
En mars, le président Salva Kiir a placé Riek Machar et son groupe en résidence surveillée, à la suite d’affrontements meurtriers entre le groupe rebelle White Army et les forces gouvernementales dans l’État de l’Upper Nile.
Le 11 septembre, Kiir a suspendu Machar ainsi que le ministre du Pétrole, Puot Kang Chol, le jour même où le ministre de la Justice les a inculpés de plusieurs crimes, dont trahison et meurtre.
Le procès de Machar et de sept autres responsables, ouvert lundi, a été reporté à la semaine prochaine afin de permettre aux juges d’examiner les objections soulevées par la défense et l’accusation.
« Cette affaire est désormais traitée sur le plan judiciaire, elle suivra le processus légal avec la garantie d’un procès équitable devant une juridiction compétente. Le gouvernement est déterminé à respecter la procédure pour rendre justice », a déclaré la vice-présidente Josephine Joseph Lagu.
Elle a affirmé que les arrestations n’étaient pas politiquement motivées, mais répondaient à une mise en danger du processus de paix et de l’ordre constitutionnel du pays. Les accusés ont été formellement inculpés et présentés devant le tribunal, avec le respect de leurs droits, dont l’accès à des avocats autorisés à les représenter.
Lagu a par ailleurs exhorté à la levée des sanctions individuelles ciblées et de l’embargo sur les armes, appelant également à la fin des mesures imposées à « d’autres nations sœurs ».
*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir
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