Politique, Afrique

La Gambie élira, demain samedi, son nouveau Président

- Plus de 962 mille électeurs devront choisir entre six candidats, dont le Président sortant, Barrow, qui souhaite assurer un deuxième mandat

Adam Abu-bashal  | 03.12.2021 - Mıse À Jour : 03.12.2021
La Gambie élira, demain samedi, son nouveau Président

Abuja

AA / Abuja

La Gambie élira, demain samedi, son nouveau Président.

L'ancien Président Yahya Jammeh avait dirigé le pays pendant 22 ans, après un coup d'État en 1994.

Il est parti en exil en Guinée équatoriale, en 2017, après une impasse de six semaines quand il s'est opposé aux résultats des élections de décembre 2016.

Les électeurs gambiens devront choisir entre six candidats, dont le Président sortant, Adama Barrow, qui souhaite assurer un deuxième mandat.

Environ 962 mille électeurs iront aux urnes, dont plus de la moitié sont des jeunes. Des observateurs gambiens et étrangers suivront le scrutin.

Adama Barrow, candidat du Parti national du peuple (NPP), Ousainou Darboe, candidat du Parti démocratique unifié (UDP, opposition), et Mama Kandeh, candidat du Congrès démocratique de Gambie (GDC), se distinguent des autres candidats.

- Adama Barrow

Le Président actuel, Barrow (56 ans) est à la quête d'un deuxième et dernier mandat.

Lors des élections de décembre 2016, Barrow n'était pas considéré comme un candidat distingué, alors qu'il était le leader de la coalition de l'opposition. Il est tout de même parvenu à vaincre Jammeh en exil.

Ce dernier a rejeté les résultats et a prêté serment lors d'une cérémonie organisée à l'ambassade de Gambie à Dakar, en janvier 2017.

Lors de cette cérémonie, il a annoncé qu'il travaillera pendant trois ans comme le leader de la transition mais vers la fin de son mandat, il a décidé de devenir une nouvelle fois le leader du pays.

Pour ce faire, il a fondé le NPP en 2019, pour un deuxième mandat. Il a cherché à s'unir avec l'Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC) mais Jammeh l'a refusé.

- Ousainou Darboe

L'avocat des droits de l'Homme, Darboe (73 ans) était l'adversaire principal de Jammeh avec son UDP, fondé en 1996.

Darboe avait écopé d'une peine d'emprisonnement de trois ans pour son implication dans la mort d'un manifestant en 2016.

Alors qu'il était en prison, il a accepté la candidature de Barrow (indépendant) pour une coalition.

Darboe a été libéré peu après la victoire de Barrow aux élections de 2016 et a été nommé ministre des Affaires étrangères et vice-Président.

Il a été limogé en 2019 lorsqu'il s'est opposé à la candidature de Barrow pour un deuxième mandat.

Darboe est considéré aujourd'hui comme le rival principal de Barrow.

- Mama Kandeh

Kandeh (56 ans) était membre de l'APRC de Jammeh, avant de fonder le GDC. Il a été élu député de l'APRC en 2007.

- Les problèmes du pays et les promesses électorales

Les candidats présidentiels abordent nombreux problèmes dont l'économie, la prospérité sociale et l'enseignement.

Le nouveau Président devra résoudre les problèmes concernant la démocratie, l'économie, l'enseignement, l'énergie, les infrastructures et la corruption.

Barrow promet de transformer le pays rapidement dans les cinq prochaines années, de construire un grand nombre d'hôpitaux et de routes, et d'assurer l'accès à l'électricité dans les quatre coins du pays d'ici 2023.

Le Président actuel met l'accent sur la démocratie et garantit qu'il transfèrera le pouvoir de manière pacifique, en cas de défaite aux élections.

En revanche, Darboe a dévoilé sa fortune, assurant qu'il luttera contre la corruption, renforcera l'économie et réalisera des investissements dans la santé et l'enseignement.

Pour sa part, Kandeh promet de créer des emplois pour les jeunes et de permettre à 4 mille étudiants d'étudier à l'étranger.

- Jammeh

Jammeh était arrivé au pouvoir après le coup d'État militaire du 22 juillet 1994, pour une présidence de 22 ans.

Il a été accusé de "torture, viol et exécution" durant son mandat et a perdu à Barrow, lors des élections du 1er décembre 2016.

Jammeh a refusé de reconnaître les résultats, proclamé l'état d'urgence pour 90 jours le 17 janvier 2017, alors qu'il devait transférer le pouvoir à Barrow deux jours après.

La pression a pesé sur Jammeh qui a dû s'exiler en Guinée équatoriale le 21 janvier 2017.

*Traduit du turc par Nur Asena Ertürk

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