La France libère l’opposant ivoirien Tidjane Thiam de la nationalité française, sur sa demande
- Il est désormais exclusivement ivoirien et peut être candidat à la présidentielle de 2025

Cote d'Ivoire
AA / Abidjan / Fulbert Yao
Le gouvernement français a publié, jeudi, au Journal officiel un décret libérant Tidjane Thiam, opposant et candidat déclaré à la présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2025, de son allégeance à la France.
« Sont libérés de leur allégeance à l'égard de la France les Français dont les noms suivent : THIAM (Cheick, Tidjane), né le 29/07/1962 à Abidjan (Côte d'Ivoire) », indique ce décret signé mercredi par le gouvernement français et publié jeudi 20 mars au Journal officiel.
Cette décision intervient après que l’opposant, qui avait jusque-là la double nationalité, a annoncé, le 7 février 2025, avoir entrepris les démarches pour renoncer à sa nationalité française afin d'être exclusivement ivoirien.
En effet, pour participer à la présidentielle en Côte d'Ivoire, un candidat doit « être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d'origine », selon l’article 55 de la Constitution.
Par ailleurs, Tidjane Thiam risquait d’être exclu de la liste électorale de 2025 pour cause de double nationalité, en cas de recours favorable lors du contentieux qui s’ouvrira le 22 mars courant.
Selon l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne, « perd la nationalité ivoirienne l'Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère, ou qui déclare reconnaître une telle nationalité ».
Ces derniers jours, la double nationalité de Tidjane Thiam alimentait les débats dans la presse locale et internationale.
Jeudi, dans une interview accordée à la chaîne française France 24, Tidjane Thiam a déclaré : « Contester ma nationalité est une insulte à la Côte d’Ivoire. Ma famille est la seule à avoir donné cinq ministres au pays. Mon père a été ministre sous Houphouët, j’ai été ministre sous Bédié, mon frère Daouda a été ministre sous Guéï, mon frère Aziz a été ministre sous Gbagbo et maintenant mon frère Augustin est ministre sous Ouattara. Ce n’est pas du népotisme, mais du mérite. »
« Je ne suis pas le candidat de la France. L’enjeu de cette campagne n’est pas ma nationalité. C’est une manipulation du pouvoir. L’enjeu, c’est la santé, l’éducation, le niveau de vie des populations. Incapables d’assumer leur bilan, ils se réfugient derrière ma nationalité », a-t-il martelé.
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