Afrique

La Côte d’Ivoire mise sur la technologie : "L’Afrique embrasse l’innovation"

– Solange Amichia, la directrice du CEPICI, affirme que "l’Afrique n’a pas peur de la technologie, elle l’embrasse"

Gökhan Kavak, Ahmed Satti  | 30.05.2025 - Mıse À Jour : 30.05.2025
La Côte d’Ivoire mise sur la technologie : "L’Afrique embrasse l’innovation"

Abidjan

AA / Abidjan / Gökhan Kavak et Ahmed Satti


Solange Amichia, directrice générale du Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), a affirmé que la technologie ne représentait pas une menace pour le continent africain, bien au contraire : "L’Afrique embrasse la technologie", a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à l’Agence Anadolu.

Dans ses propos, Amichia a souligné les évolutions dans les domaines de l’investissement, du commerce et de la technologie en Afrique, en particulier en Côte d’Ivoire.

Selon elle, la jeune génération africaine utilise déjà l’intelligence artificielle dans ses loisirs quotidiens, ce qui facilite grandement l’adoption des outils numériques. "C’est une transformation naturelle qui montre l’ouverture du continent à l’innovation", a-t-elle insisté.

Par ailleurs, elle a mis en lumière la croissance d’une classe moyenne africaine, décrite comme une population de plus en plus consommatrice.

"Ce que nous souhaitons, c’est que les investisseurs viennent développer, produire et fabriquer ici même leurs produits. Ainsi, les consommateurs africains pourront les utiliser chez eux. Le continent regorge aussi de matières premières : en Côte d’Ivoire, nous avons du cacao, de la noix de cajou, de l’huile de palme ou encore du caoutchouc", a-t-elle expliqué.

Elle a également rappelé que son pays disposait de ressources minières comme la bauxite et le manganèse. "Mais la Côte d’Ivoire n’est pas une exception. On trouve les mêmes richesses au Congo, au Gabon, en Guinée ou au Mali. L’Afrique regorge d’opportunités. Ce dont nous avons besoin, ce sont d’investisseurs qualifiés, capables de transformer ces ressources et d’y apporter de la valeur ajoutée", a-t-elle ajouté.

Enfin, Amichia a pointé du doigt le manque d’infrastructures, principal frein au développement du continent. Elle a notamment évoqué les difficultés liées aux ports, qui restent insuffisamment modernisés. Pour elle, la valorisation des opportunités africaines passe nécessairement par l’amélioration des infrastructures logistiques et industrielles.

Poursuivant son propos, Amichia a souligné que "le véritable enjeu, c’est de ne plus exporter nos matières premières sans les transformer, mais plutôt de leur apporter une valeur ajoutée localement."

Elle a également pointé du doigt les obstacles au commerce intra-africain. Selon elle, bien que les Africains importent massivement des produits depuis le Brésil, l’Europe, les États-Unis ou l’Asie, ils négligent souvent ceux fabriqués dans les pays voisins.

"Cela s’explique parfois par l’absence de routes ou par des barrières douanières. Or, ce qu’il faut aujourd’hui, c’est renforcer le commerce intra-africain. Ainsi, les entreprises qui viennent produire ici n’auront pas à réexporter leurs produits hors du continent. Le marché est déjà là", a-t-elle insisté.


- "La Côte d’Ivoire est un pays d’opportunités"

Mettant en avant le potentiel ivoirien, Amichia a rappelé que le pays ne se limitait pas à ses ressources naturelles.

"Nous développons aussi des zones industrielles et mettons en place des plateformes logistiques", a-t-elle expliqué.

Même si plusieurs entreprises logistiques sont déjà présentes, elle a souligné l’ampleur des projets de construction en cours.

"Parmi les plus grands noms du secteur du bâtiment, on retrouve des entreprises turques", a-t-elle précisé.

Elle a insisté sur l’importance d’attirer des investissements dans des secteurs clés comme le BTP, l’exploitation minière, la logistique, l’énergie et la transformation des matières premières.

Enfin, Amichia a mis l’accent sur un atout démographique majeur :

"En Côte d’Ivoire, 75 % de la population a moins de 35 ans. Il est crucial de former cette jeunesse pour qu’elle puisse intégrer le marché du travail. Pour cela, nous avons besoin de nombreux centres de formation", a-t-elle conclu.


* Traduit du Turc par Adama Bamba

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