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La CEDEAO a condamné le coup d’État militaire en Guinée-Bissau

- Le président en exercice de la CEDEAO a rappelé que la détention « illégale » du président Umaro Sissoco Embaló et de responsables électoraux constituait « une violation des principes du Traité de la CEDEAO »

Ahmed Satti  | 28.11.2025 - Mıse À Jour : 28.11.2025
La CEDEAO a condamné le coup d’État militaire en Guinée-Bissau

Sudan

AA / Soudan / Ahmed Satti

Le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le chef de l’État sierra-léonais Julius Maada Bio, a condamné jeudi le coup d’État militaire survenu en Guinée-Bissau.
Dans un message publié sur la plateforme du groupe américain X, Bio a indiqué : « Aujourd’hui, j’ai présidé en ligne la réunion du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO, qui a réuni les chefs d’État et de gouvernement pour examiner la crise politique en Guinée-Bissau. »
Soulignant sa ferme condamnation du putsch, il a rappelé que la détention « illégale » du président Umaro Sissoco Embalo et de responsables électoraux constituait « une violation des principes du Traité de la CEDEAO ».

« Notre réaction sera déterminée, fondée sur nos principes et en cohérence avec notre histoire », a-t-il ajouté.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssuf, avait également dénoncé le coup d’État et l’arrestation du président Embalo ainsi que de plusieurs dirigeants politiques, réclamant leur libération immédiate.

La veille, un groupe de militaires se présentant comme le « Haut Commandement militaire pour la restauration de l’ordre » avait annoncé à la télévision publique avoir pris le pouvoir dans ce pays de 2,1 millions d’habitants, accusant certains responsables politiques et un baron de la drogue de chercher à déstabiliser la nation.

— « J’ai été renversé par l’armée »

Le président Umaro Sissoco Embalo a, malgré sa détention, réussi à s’adresser à plusieurs médias étrangers par téléphone. Selon Jeune Afrique, qui a pu lui parler, Embalo a affirmé avoir été arrêté dans son bureau tout en assurant qu’il allait bien.

De son côté, France 24 a rapporté des propos similaires : joint par téléphone, Embalo y déclare avoir été « renversé par l’armée », ajoutant qu’il ne pouvait pas donner plus de détails de peur de se faire confisquer son téléphone. Il a précisé se trouver au siège de l’état-major.

Des journalistes étrangers ont également indiqué sur les réseaux sociaux qu’Embalo leur avait confié avoir passé la nuit au quartier général de l’armée.

— Une double revendication de victoire à l’origine de la crise

Lors des élections législatives et présidentielles du 23 novembre, Embalo avait revendiqué une victoire à 65 % avant même la publication des résultats officiels, sur la base du décompte effectué par son équipe.

Son principal rival, l’indépendant Fernando Dias da Costa, avait lui aussi affirmé avoir remporté le scrutin.

Embalo était accusé d’avoir empêché la candidature du chef de l’opposition Domingos Simoes Pereira, figure majeure du PAIGC.

Écarté de la liste, Pereira avait apporté son soutien à Dias da Costa, aggravant encore les tensions politiques dans le pays.

- Embaló exfiltré au Sénégal

Umaro Sissoco Embaló a été exfiltré vers le Sénégal après la prise de pouvoir par des éléments de l’armée à Bissau, a annoncé jeudi soir le gouvernement sénégalais.

Selon Dakar, « l’arrivée d’Embaló » découle d’une session extraordinaire en ligne de la CEDEAO, au cours de laquelle les chefs d’État ont condamné la tentative de prise du pouvoir par la force et exigé le rétablissement de l’ordre constitutionnel ainsi que la libération immédiate du dirigeant renversé.

*Traduit du turc par Sanaa Amir

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