La Côte d’Ivoire privilégie le dialogue à la confrontation face aux tarifs américains
« En Côte d’Ivoire... nous n’avons pas parlé de rupture avec la France. Nous avons plutôt évoqué une continuité de nos relations, en empruntant de nouvelles voies », a précisé le ministre
Antalya
AA/Antalya/Nur Asena Erturk
La Côte d’Ivoire privilégie le dialogue face aux tarifs douaniers américains, affirme jeudi son ministre des Affaires étrangères, Léon Kacou Adom.
La Côte d’Ivoire entend faire face à l’instauration des nouveaux tarifs douaniers américains par la voie des négociations, a déclaré Léon Kacou Adom, dans un entretien accordé à Anadolu en marge du Forum diplomatique d’Antalya 2025 en Türkiye.
« Comme tous les pays du monde, nous avons eu des inquiétudes, vite apaisées par le report de l’entrée en vigueur des tarifs de trois mois », a-t-il souligné.
Premier producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire figure parmi les pays africains les plus touchés par ces nouvelles taxes américaines, dont les taux pourraient atteindre jusqu’à 21 %.
« Nous avons encore du temps avec nos amis américains pour procéder aux ajustements nécessaires afin d’en atténuer au maximum les conséquences », a affirmé Adom.
« Notre stratégie reste toujours celle de la négociation… et nous pensons qu’un dialogue sincère permettra certainement de parvenir à un terrain d’entente. »
Relations avec la France et les pays du Sahel
Alors que l’Afrique de l’Ouest est secouée par des changements politiques majeurs, la Côte d’Ivoire poursuit une approche de stabilité dans ses relations régionales et internationales.
À rebours du Mali et du Burkina Faso, aujourd’hui gouvernés par des juntes militaires et engagés dans une rupture ouverte avec Paris, la Côte d’Ivoire continue de privilégier la coopération militaire avec l’ancienne puissance coloniale.
En février, la France a officiellement restitué sa dernière base en Côte d’Ivoire, mais les liens militaires perdurent.
« En Côte d’Ivoire, on ne parle jamais de rupture avec nos partenaires… La France est une amie… Il n’a jamais été question de rupture, mais de continuité dans nos relations, en empruntant de nouvelles voies », a expliqué le ministre.
Interrogé sur une éventuelle adhésion de la Côte d’Ivoire à l’Alliance des États du Sahel (AES), formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger après leur retrait de la CEDEAO, Adom a réaffirmé son attachement à l’unité régionale.
« Pensez-vous que ce ne serait pas plutôt aux pays de l’AES de rejoindre les 12 autres membres de la CEDEAO ? Parce que nous sommes plus forts à 15 qu’à 3 », a-t-il conclu.
Traduit de l'anglais par Sanaa Amir
