AA / Istanbul / Raşa Evrensel et Rania Abu Shamala

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a exhorté vendredi le président américain Donald Trump à jouer un rôle décisif pour instaurer la paix au Moyen-Orient et transformer « la tragédie de Gaza en une opportunité de réconciliation et de reconstruction ».

« Nous sommes aujourd’hui à un carrefour crucial dans la guerre à Gaza. Le conflit pourrait soit se terminer, soit se prolonger indéfiniment, entraînant des conséquences encore plus catastrophiques », a déclaré Badr Abdelatty dans une tribune publiée par le magazine américain Washington Examiner.

Le haut diplomate a indiqué qu’une proposition de cessez-le-feu avancée par l’Égypte et le Qatar « pourrait sauver la région d’un nouveau bain de sang et ouvrir la voie à la guérison ».

Abdelatty a souligné que la proposition garantirait à la fois la livraison d’une aide humanitaire urgente aux Palestiniens et le retour des captifs israéliens.

Il a présenté ce plan comme « une ouverture décisive capable de changer la trajectoire du conflit, en transformant un cycle sans fin de violence en une voie vers la désescalade et la réconciliation ».

« Le Hamas a accepté la proposition. La balle est désormais dans le camp d’Israël. Sa décision déterminera si le conflit s’oriente vers une issue ou vers une poursuite de la guerre », a-t-il ajouté.

« Le président Donald Trump a joué un rôle déterminant dans la promotion de la paix dans le monde, en Europe entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, et en Afrique entre le Rwanda et la République démocratique du Congo », a précisé le ministre.

Il a ajouté que les efforts de Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine étaient également « essentiels pour assurer la paix en Europe », rappelant qu’il avait été « instrumental » dans l’accord de cessez-le-feu initial entre Israël et le Hamas du 19 janvier.

« Parvenir à la paix au Moyen-Orient serait le joyau de ces efforts, reflétant son engagement pour des solutions durables dans des régions turbulentes », a affirmé le ministre égyptien.

« Aujourd’hui, ce même esprit est nécessaire de toute urgence pour transformer la tragédie de Gaza en opportunité de réconciliation et de reconstruction. »

Abdelatty a insisté sur l’urgence d’acheminer l’aide humanitaire tout en sécurisant un cessez-le-feu, soulignant l’évaluation de l’ONU qui parle d’une « famine créée par l’homme » à Gaza.

« Des milliers de camions chargés d’aide vitale faisaient la queue à la frontière. Et si le passage de Rafah côté égyptien est toujours resté ouvert, l’occupation israélienne côté palestinien bloque l’acheminement de l’aide. »

En mai 2024, les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du passage de Rafah, interrompant les livraisons d’aide et l’évacuation de patients vers l’étranger, aggravant la crise humanitaire dans l’enclave.

Le génocide en cours à Gaza a franchi vendredi son 700ᵉ jour, Israël ayant tué au moins 64 300 Palestiniens. La campagne militaire a dévasté l’enclave, confrontée à la famine.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également face à une plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice pour sa guerre contre l’enclave.

​​​​​​​

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba