AA / Khartoum - Istanbul / Adel Abdelrheem et Lina Altawell

Plus de 50 000 civils ont été contraints de fuir les trois États du Kordofan, dans le sud du Soudan, en raison d’une dégradation continue de la situation sécuritaire, a annoncé jeudi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Selon l’agence onusienne, 50 445 personnes ont fui la région entre le 25 octobre et le 17 décembre, en raison de l’intensification des violences et de l’insécurité.

Les équipes de suivi des déplacements de l’OIM ont recensé 39 incidents distincts ayant entraîné des vagues successives de déplacements depuis la fin octobre.

Dans le détail, l’OIM indique que plus de 40 000 personnes ont fui six localités du Kordofan du Nord, tandis que près de 10 000 civils ont été déplacés depuis neuf localités du Kordofan du Sud. Environ 250 personnes ont également quitté le Kordofan de l’Ouest.

Les autorités soudanaises, l’ONU ainsi que plusieurs organisations de défense des droits humains accusent les Forces de soutien rapide (RSF), un groupe paramilitaire, d’avoir commis de graves exactions, dont des violences sexuelles, dans plusieurs villes de la région.

Les RSF ont rejeté les accusations de ciblage délibéré des civils, tout en reconnaissant par le passé l’existence de « violations » au Darfour, affirmant avoir ouvert des enquêtes internes.

Sur les 18 États que compte le Soudan, les RSF contrôlent l’ensemble des cinq États du Darfour, à l’exception de certaines zones du Darfour du Nord encore sous contrôle de l’armée. Les forces armées soudanaises conservent, de leur côté, la majorité des territoires dans le reste du pays, notamment dans le sud, le nord, l’est et le centre, y compris la capitale Khartoum.

Le conflit opposant l’armée soudanaise aux RSF, déclenché en avril 2023, a fait des milliers de morts et entraîné le déplacement de millions de personnes, selon les Nations unies.

* traduit de l'anglais par Ayse Betul Akcesme