L’économie tchadienne se fait des ailes
La flexibilité des mesures administratives et la diversification des partenaires en sont le carburant.

Tunis
AA/ N'Djamena/ Mahamat Ramadane
Le Tchad semble avoir trouvé de quoi faire face à la morosité de l’économie nationale, régionale et internationale.
Le pays vient d’élaborer une nouvelle stratégie pour faire du commerce un véritable levier de croissance, après la baisse des revenus pétroliers, en raison de la chute du prix du baril sur le marché international (120 USD le baril en 2014- moins de 33 USD début 2016).
Après une nette croissance du PIB de 6,9% en 2014, ce chiffre a baissée jusqu'à 3,8% en 2015 avant de s'installer à 2,5% début 2016. Pour pallier cette décroissance, le pays a adopté un enouvelle feuille de route pour la relance.
« Le Tchad veut revoir sa stratégie de commerce national et régional pour booster son économie qui est de plus en plus affaiblie par le contexte économique mondial défavorisé», a déclaré, mercredi, le ministre tchadien de l’Economie, du commerce et du développement touristique, Aziz Mahamat Saleh, à l’occasion du lancement officiel de la stratégie nationale de commerce du Tchad, en présence des bailleurs de fonds et de quelques membres du gouvernement à N’Djamena.
La nouvelle stratégie cadre parfaitement avec le programme Tchad vision 2030, commente Saleh, dès lors qu’elle se base sur le développement du cadre institutionnel, l’intégration et le développement du marché régional, la diversification des marchés nationaux, la participation aux négociations commerciales internationales et la promotion de l’entrepreneuriat féminin.
Abordant le volet services douaniers, le ministre tchadien des Finances et du budget, Ngarlena Docdjengar, a pour sa part annoncé mercredi qu’il sera procédé à « la mise en œuvre de scanners mobiles dans la procédure de dédouanement, la sécurisation électronique des recettes douanières, l’informatisation des bureaux de douane, la bancarisation des recettes douanières du pays, l’élaboration d’un cadre juridique comprenant le statut d’opérateurs économiques agréés (OEA) ».
Il a également insisté sur la qualité des documents douaniers, l’harmonisation des exonérations douanière et la mise en place d’un guichet unique.
D’après la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture, des mines et de l’artisanat du Tchad, l’exportation du bétail vers le Cameroun et le Nigéria, une des principale activités commerciales génératrices de revenus a diminué de 40% à la fin de 2015 et au début de 2016 à cause de l’insécurité rongeant ces deux pays, en proie à Boko Haram.
Le pays a, en effet, exporté uniquement 1,3 millions de têtes vers ses voisins en 2015, contre 3,5 millions en 2014, d’après la même source. Les échanges commerciaux entre le Tchad et les pays voisins comme le Cameroun et le Nigéria constituent 60% de l’ensemble des exportations tchadiennes, contre 70% de l’ensemble des importations vers N’Djamena.
Par contre, les importations en provenance de ces deux pays et du Soudan en sucre, sel, savons, huile, boissons sucrières et alcoolisées, lingeries et matériels de construction ont atteint 2000 milliards de Fcfa (4 milliards USD), alors que la Chambre de commerce prévoyait un chiffre d’affaires de 6000 milliards de francs CFA (12 milliards USD). La baisse de l'activité liée aussi bien aux exportations qu'aux importations a d'une part impacté le pouvoir d’achat du citoyen, compte tenu de la règle offre-demande et d'autre part entravé la croissance économique, fait remarquer l'inspecteur principal des douanes Adoum Sanoussi Garba.
A l’échelle globale, le chiffre d’affaire des opérations commerciales du Tchad, a baissé de 35%, entre la fin de 2015 et le début de l’année en cours.
Le représentant résident de la Banque Africaine de Développement « BAD » au Tchad, Michel-Cyr Djiena-Wembou, contacté par Anadolu, explique que la coopération entre le Tchad et les bailleurs de fonds et les partenaires sera renforcée avec l’élaboration et la mise en œuvre de cette stratégie nationale de commerce. D’autant plus qu’elle contribuera à la diversification des modes d’échanges nationaux, régionaux et internationaux, dans le secteur commercial, pour ainsi booster la croissance économique.
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