Kinshasa: une journée "ville morte" à moitié suivie par la population
Le mot d'ordre de l'opposition a été respecté à hauteur de 50%, selon une source sécuritaire, alors que le Gouvernement a menacé de sanctionner toute absence dans l'administration publique.

Kinshasa
AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa
Une opération "ville morte" est observée, mardi à Kinshasa et dans plusieurs provinces de la République Démocratique du Congo (RDC), pour exiger du Gouvernement d'organiser, conformément aux délais constitutionnels, les élections générales en novembre prochain, a appris Anadolu de sources concordantes.
L'appel avait été lancé le 10 février, et réitéré lundi dernier, par le Front citoyen, une plateforme de l'opposition et de la société civile congolaise qui suspecte le Président Joseph Kabila de reporter les élections pour prolonger son dernier mandat constitutionnel.
Une grande partie des artères routières de Kinshasa n’ont pas été empruntées jusqu'en début d’après midi, a constaté le correspondant d'Anadolu. Un important dispositif sécuritaire a été déployé dans la ville, "en prévision de débordements", ainsi qu'explique une source sécuritaire à Anadolu.
Plusieurs boutiques, magasins et autres commerces ont fermé leurs portes, a constaté Anadolu. "On peut dire que le taux de respect du mot d'ordre de l'opposition a été de 50%", a affirmé la source sécuritaire d'Anadolu. L'administration fonctionnait, par exemple, après l'ordre intimant à ses responsables de sanctionner toute absence, selon une note de service, signée lundi du Ministre de la Fonction publique; Pascal Mwapu et dont Anadolu a eu copie.
"Je connais des gens qui ont observé le mot d'ordre. D'autres, comme moi, ont fermé leurs boutiques uniquement par crainte de possibles manifestations ou confrontations avec la police" justifie Pascal, commerçant joint au téléphone par Anadolu.
"A titre préventif", des ambassades occidentales, notamment américaine, belge et française, avaient également demandé à leurs ressortissants de "limiter tout déplacement en RDC", de mêmes qu'elles avaient ordonné la fermeture des établissements scolaires relevant de leurs services pour la journée du mardi partout en RDC, ainsi qu'il ressort de communiqués dont Anadolu a eu copie.
Pourtant, le gouvernement avait interdit toute manifestation publique mardi, en justifiant sa décision par des considérations d'ordre public. Une manifestation du parti au pouvoir a été annulée, alors qu'elle devait exprimer son soutien au président Joseph Kabila, a déclaré à Anadolu, Emmanuel Akweti, Ministre provincial de l’intérieur.
La question d'un prolongement du terme constitutionnel du Président Kabila, au pouvoir depuis l'assassinat de son père en 2001, agite la vie politique en RDC depuis plus d'une année. En janvier dernier, un projet de loi suspecté de déblayer la route vers un prolongement a provoqué de violentes manifestations qui ont fait une quarantaine de morts.
A côté des élections générales, 7 autres scrutins sont prévus mais encourent également le risque de report, officiellement pour des raisons financières et techniques. Un dialogue national officiellement dédié à ces questions est dans l'impasse à la suite de son boycott par l'opposition. Celle-ci suspecte qu'il n'entérine, d'une façon ou d'une autre, le prolongement du mandat de Kabila.
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