AA / Khartoum / Adel Abdelrheem - Rania Abu Shamala

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a accusé, samedi, les Forces de soutien rapide (FSR) d’avoir commis un « massacre » contre des civils dans la ville d’Al-Nahud, située dans l’État du Kordofan-Ouest, faisant environ 300 morts.

Les FSR n’ont pas réagi dans l'immédiat à ces accusations, mais elles ont annoncé avoir pris le contrôle d’Al-Khuwei, également dans le Kordofan-Ouest, un jour après s’être emparées d’Al-Nahud, dans le sud du Soudan.

« La milice des FSR continue de commettre des crimes contre l’humanité, des massacres et des opérations de nettoyage ethnique dans diverses régions du pays », a affirmé le ministère dans un communiqué.

« Au cours des deux derniers jours, cette milice a perpétré un nouveau massacre odieux contre des civils dans la ville d’Al-Nahud, où les tueries ont été menées sur une base ethnique. Le nombre de victimes s’élève à environ 300 morts jusqu’à présent », a-t-il ajouté.

Le ministère a renouvelé son appel au Conseil de sécurité de l’ONU ainsi qu’aux acteurs internationaux à abandonner «une approche indulgente frôlant l’indifférence à l’égard de la milice des FSR ».

Les FSR avaient annoncé vendredi avoir pris le contrôle total de la ville méridionale s’emparant notamment du quartier général de la 18e brigade d’infanterie de l’armée après de violents affrontements.

Al-Nahud était jusqu’alors sous contrôle de l’armée et avait été déclarée capitale administrative temporaire du Kordofan-Ouest en juillet 2024, après que les FSR eurent conquis la capitale initiale, Al-Fula.

Depuis le 15 avril 2023, les FSR affrontent l’armée dans le but de prendre le contrôle du Soudan, une guerre qui a causé des milliers de morts et déclenché l’une des pires crises humanitaires au monde.

Selon l’ONU et les autorités locales, plus de 20 000 personnes ont été tuées et 15 millions déplacées.

Des chercheurs américains estiment toutefois le bilan à environ 130 000 morts.

* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir