AA / Andrew Wasike / Nairobi

Jeudi, quatre personnes ont été tuées et des dizaines blessées au Kenya lorsque la police a ouvert le feu et lancé des gaz lacrymogènes pour disperser des milliers de personnes rassemblées pour la veillée publique du corps de l’ancien Premier ministre Raila Odinga.

Les autorités ont confirmé les victimes aux médias, précisant que les décès sont survenus lorsque la panique s’est emparée de la foule, qui a franchi les barrières de sécurité au stade Kasarani, à environ 12 kilomètres au nord-est du centre de Nairobi.

Les corps des personnes tuées, criblés de balles, circulent sur les réseaux sociaux.

Des témoins ont indiqué que les rafales de tirs, également capturées sur le flux en direct de la présidence kényane sur la plateforme sociale de la société X, basée aux États-Unis, et sur YouTube, ont dispersé des milliers de personnes, certaines étant piétinées.

La police a affirmé avoir tiré en l’air pour contrôler les foules tentant de forcer l’entrée de la tribune principale du stade.

Les autorités ont expliqué que la foule avait submergé les barrières de sécurité, les émotions étant particulièrement vives en raison du décès du vétéran leader de l’opposition, survenu mercredi au Kerala, en Inde, à la suite d’un arrêt cardiaque lors d’un traitement dans un hôpital ayurvédique.

Le président William Ruto a déclaré vendredi jour férié national en l’honneur d’Odinga, les funérailles d’État étant prévues dimanche dans sa maison familiale à Bondo, à 420 kilomètres à l’ouest de Nairobi.

Des milliers de personnes se sont rendues plus tôt à l’aéroport international Jomo Kenyatta (JKIA) pour assister à l’arrivée du corps d’Odinga.

Beaucoup ont grimpé les escaliers d’embarquement et se sont introduits dans des avions stationnaires, y compris dans le cockpit, pour apercevoir l’appareil de Kenya Airways transportant les restes.

L’Autorité des aéroports du Kenya (KAA) a temporairement suspendu les vols, les foules ayant envahi la piste et les zones du terminal.

Des milliers de personnes se sont alignées le long des principales routes, agitant des branches et des brindilles, un geste symbolique de deuil dans la communauté Luo de l’ouest du Kenya, représentant l’unité et la douleur collective, alors que le cortège effectuait son lent trajet de l’aéroport vers la capitale.

La police a renforcé les patrouilles autour de Nairobi alors que des milliers de personnes continuent de se rassembler dans les lieux publics, allumant des bougies et chantant des chants de libération qui rappellent le combat d’Odinga pour la démocratie pendant plusieurs décennies.

*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani