Israël tente de nouer des partenariats stratégiques dans le sud de l'Afrique via la Zambie
- Israël, qui a rouvert son ambassade à Lusaka en août après 52 ans, voit la Zambie comme une porte d’entrée vers le sud du continent
Cape Town
AA / Le Cap / Murat Ozgur Guvendik
À la recherche de partenaires stratégiques en Afrique méridionale, le président israélien Isaac Herzog effectue une visite officielle en Zambie les 10 et 11 novembre.
Premier président israélien à se rendre officiellement en Zambie, Herzog doit rencontrer ce lundi à Lusaka le président Hakainde Hichilema.
Selon un communiqué du ministère zambien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, cette visite répond à celle qu’avait effectuée le président Hichilema en Israël en juin 2023. Elle vise à renforcer et approfondir les relations bilatérales dans des domaines tels que l’agriculture, la santé, l’éducation, la technologie, le commerce et l’investissement.
- L’importance de la Zambie pour Israël
Ces dernières années, Israël a intensifié sa coopération dans les domaines de l’agriculture, de la technologie et de la sécurité avec des pays d’Afrique de l’Est comme l’Éthiopie, le Kenya ou le Rwanda, ainsi qu’en Afrique de l’Ouest avec le Sénégal, le Cameroun et le Nigeria. Tel-Aviv cherche désormais à étendre son influence diplomatique et à établir de nouveaux partenariats économiques en Afrique australe.
Cependant, la lutte menée par la République d’Afrique du Sud, qui qualifie Israël d’« État d’apartheid » et de « génocidaire », contre Tel-Aviv sur la scène internationale, constitue un obstacle à ces ambitions.
Dans ce contexte, la Zambie apparaît comme une porte d’entrée stratégique vers le sud du continent et occupe une place clé dans la stratégie africaine d’Israël.
La réouverture en août 2025, après 52 ans de fermeture, de l’ambassade israélienne à Lusaka, fermée lors de la guerre israélo-arabe de 1973, a marqué un tournant dans les relations bilatérales.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a souligné que la Zambie représentait pour Israël un « partenaire stratégique en Afrique australe », selon le journal The Times of Israel.
- La position de la Zambie à l’égard d’Israël
Après avoir rompu ses relations diplomatiques avec Israël en 1973 par solidarité avec les pays arabes, la Zambie a rouvert son ambassade à Tel-Aviv en 2015.
Lors de la visite officielle du président Hichilema en 2023, les deux pays ont signé un accord-cadre de coopération couvrant les domaines de l’agriculture, de la santé, de la technologie, de l’éducation et du commerce.
En 2025, la visite du ministre Saar en Zambie s’est soldée par la signature d’un mémorandum d’accord prévoyant la tenue de consultations politiques régulières entre les deux pays.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mulambo Haimbe, a qualifié la visite du président Herzog d’« opportunité de renforcer un partenariat de développement contribuant aux objectifs de transformation économique » du pays.
Endettée et engagée dans des négociations avec les créanciers internationaux pour restructurer sa dette, la Zambie considère Israël comme un partenaire potentiel susceptible de lui offrir des avantages économiques et diplomatiques.
Cependant, le volume des échanges commerciaux bilatéraux reste faible et fluctuant. D’après la base de données commerciale des Nations unies (Comtrade), il s’élevait à 4,3 millions de dollars en 2024.
- La position de la Zambie sur la question palestinienne
Bien que ses relations avec Israël se soient récemment renforcées, la Zambie s’est abstenue lors du vote du 27 octobre 2023 à l’Assemblée générale de l’ONU sur une résolution appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat, durable et soutenu » à Gaza.
En revanche, le 12 décembre 2023, elle a voté en faveur d’une nouvelle résolution appelant à un cessez-le-feu humanitaire dans l’enclave palestinienne.
Depuis le 7 octobre, le gouvernement zambien n’a pas exprimé de position critique à l’égard d’Israël et adopte une approche humanitaire tout en évitant de prendre parti dans le conflit israélo-palestinien.
* Traduit du turc par Serap Dogansoy
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