Afrique

Guinée-Conakry : trois jeunes tués par les forces de l’ordre

-Lors de célébrations d’une autoproclamée victoire de l’opposant Cellou Dalein Diallo.

Lassaad Ben Ahmed  | 20.10.2020 - Mıse À Jour : 20.10.2020
Guinée-Conakry : trois jeunes tués par les forces de l’ordre

Guinea
AA / Alioune Ndiaye

Alors que les résultats préliminaires de la présidentielle du 18 octobre se font toujours attendre, trois jeunes guinéens ont été tués, lundi, à Conakry par les forces de l’ordre, a annoncé l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) du candidat Cellou Dalein Diallo.

« Les forces de défense et de sécurité ont tiré à balles réelles sur la foule à Conakry entraînant plusieurs blessés et la mort de trois jeunes garçons », a dénoncé l’UDFG dans un communiqué publié lundi dans la soirée.
Les personnes tuées étaient âgées de 13, 14 et 18 ans et sont tous des élèves, a ajouté la même source.

« Alors que les partisans du Président Cellou Dalein Diallo célébraient pacifiquement la victoire de leur candidat, les forces de défense et de sécurité ont réprimé dans le sang ce moment de liesse et de partage populaire », a ainsi regretté le parti dans le communiqué.

La manifestation spontanée dans les rues a découlé de l'annonce en début d'après-midi du candidat de l’UFDG qui s’est autoproclamé vainqueur de la présidentielle.

« Au vu des résultats sortis des urnes, je sors victorieux de cette élection dès le 1er tour », avait soutenu Diallo, sans donner de détails sur les taux.

Une brève déclaration au quartier général du parti qui a plongé les partisans du leader de l’UFDG dans une euphorie exprimée dans la rue dans certaines villes et qui a fait face à une répression des forces de l’ordre.

C’est le cas à Kissidougou en Guinée forestière où un autre cas de mort par balle a été enregistré selon le témoignage du directeur de l’hôpital préfectoral de Kissidougou rapporté par « africaguinee.com ».

Le gouvernement n’a pas tardé à réagir par communiqué qualifiant la sortie du candidat de l’UFDG « d’acte irresponsable, antidémocratique et antirépublicain ».

Le gouvernement s’est même réservé le droit d'engager des poursuites judiciaires contre l’auteur dont la déclaration risque « d'attenter sérieusement à la paix sociale ».
La communauté internationale a regretté les annonces de résultats, faites par certains candidats ou à travers les réseaux sociaux tout en les exhortant à se fier aux institutions habilitées à le faire.

« Ces annonces de résultats sont regrettables. Cet état de fait n'est pas de nature à préserver le calme qui a globalement prévalu au cours du déroulement des opérations de vote et de dépouillement », peut-on lire dans un communiqué conjoint la Cedeao, l’Union africaine et les Nations Unies.

« Nous appelons les acteurs politiques au calme et à la retenue afin d’éviter des manifestations violentes qui pourraient avoir des conséquences sur la paix et la sécurité », ont-elles exhorté en invitant les différentes parties au respect des dispositions légales et réglementaires relatives à la publication des résultats.

La commission électorale nationale indépendante (Ceni) est la seule habilitée à annoncer les résultats provisoires. Cela doit avoir lieu dans un délai maximum de 72 heures à compter de la réception du dernier procès-verbal des commissions administratives de centralisation des votes.

5.4 millions d’électeurs étaient appelés dimanche à élire le président de la République pour les six prochaines années. 12 candidats étaient en lice pour la magistrature suprême, dont notamment le président sortant, Alpha condé et l’opposant historique Cellou Dalein Diallo.

Depuis le début des opérations de dépouillement, le pays est sous forte tension.

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