Guinée Conakry : Les trois leaders du FNDC et de l'UFR arrêtés ont été inculpés et écroués
- Foniké Mangue, Saïkou Yaya Barry et Ibrahima Diallo, arrêtés samedi suite aux manifestations organisées contre la junte, ont été placés sous mandat de dépôt

Cameroon
AA / Peter Kum
"Oumar Sylla alias ‘’Foniké Menguè’’ (coordinateur national du Front national pour la défense de la Constitution [FNDC]), Ibrahima Diallo [responsable des opérations du FNDC] et Saïkou Yaya Barry, ancien député et actuel secrétaire exécutif de l'Union des forces républicaines [UFR]), ont été placés sous mandat de dépôt au parquet de Dixinn", a rapporté, lundi, Guinée Matin. Ils ont été arrêtés ce week-end après les manifestations contre la junte la semaine dernière, interdites par les autorités, et qui ont fait plusieurs morts et blessés.
D’après ce journal, ces trois responsables politiques ont été inculpés des faits de "pillage, incendie, destruction de biens, attroupement délictueux, troubles à l’ordre public".
La même source a rappelé que c’est après leur audition à la direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale, qu’ils ont été déférés au parquet de Dixinn.
Dans un communiqué, lundi, le FNDC, une importante coalition de partis, de syndicats et d'organisations de la société civile guinéenne, a dénoncé l’instrumentalisation de la justice guinéenne.
"La justice et la dépersonnalisation du pouvoir n’ont jamais été le souci de la nébuleuse de la junte qui conduit de façon solitaire et extravagante la transition en Guinée. En voulant jouer avec le peuple, la junte s’est horriblement grillée dans sa volonté de faire taire toutes les voix dissonantes", a souligné le FNDC.
"Kidnappés et déportés, les leaders du FNDC respectivement son coordinateur national et responsable des opérations Oumar Sylla (Foniké Mengué) et Ibrahima Diallo, ainsi que le secrétaire exécutif de l’UFR, Saikou Yaya Barry ont été inculpés lundi par le tribunal de première Instance de Dixinn pour des prétendus faits de participation délictueuse à un attroupement, coups et blessures volontaires, association de malfaiteurs, entraves à la liberté de circulation, complicité, incendies et pillages, destructions de biens privés. Sur ordre de la junte, ils ont été placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry", a regretté le FNDC.
Dans un communiqué, lundi, onze ONG internationales à savoir ActionAid France, AfricanDefenders (Pan-African Human Rights Defenders Network), Agir ensemble pour les droits humains, CRID, Festival des Solidarités Niger, FIDH, IDST (Internationale des Savoirs pour Tous), OMCT (Organisation mondiale contre la torture), PAPDA Haïti (Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif), Survie et Tournons La Page, ont exigé "la libération immédiate" de ces personnes interpellées lors des manifestations de la semaine dernière.
Dimanche 31 juillet, le G5 Guinée composé des Nations unies, de la CEDEAO, de l’Union européenne, des Etats-Unis et de la France ont déploré "l’utilisation excessive" de la force pendant la manifestation organisée par le FNDC.
Ils ont dénoncé aussi "l’utilisation alléguée des armes létales pour le maintien d’ordre" avant de rappeler leur soutien au tout nouveau médiateur de la CEDEAO, le Béninois, Boni Yayi.
Suite à ces critiques liées aux répressions sanglantes d’une manifestation non autorisée par la Junte, les diplomates du G5 Guinée ont été convoqués lundi 1er août à Conakry par le ministre guinéen des Affaires étrangères.
"On n’apprend pas à un Etat souverain, on ne lui dit pas de faire une enquête. C'est son rôle de le faire. Ça n'avait pas lieu d'être", a relevé aux diplomates, Dr Morissanda Kouyaté, ministre guinéen des Affaires étrangères.
Pour rappel, le FNDC a organisé jeudi et vendredi, des manifestations en Guinée contre la junte au pouvoir depuis le 5 septembre 2021.
Ces manifestations visaient notamment à dénoncer la "gestion unilatérale de la transition" par la junte ainsi que son "refus systématique d’ouvrir un cadre de dialogue crédible" pour définir les termes de la transition.
Au moins cinq personnes ont été tuées lors de ces manifestations, selon le FNDC et des ONG locales.
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