Guinée Equatoriale : Mongomo, le village qui a vu naitre le président Obiang (Série)

AA / Mongomo / Fabien Essiane

Depuis le boum pétrolier des années 2000 en Guinée Equatoriale, le pays s’est radicalement transformé. L’extrême pauvreté dans lequel le pays était plongé jusque-là a été reléguée au second rang.

Le correspondant de Anadolu a sillonné le pays du nord au sud, d’Ebebiyin (capitale de la province du Kye-Ntem) à Sipopo (La paradisiaque ville inauguré en 2011 à proximité de Malabo avec ses 52 villas présidentielles), et revient, pour nous, sur les spécificités du pays.

- Série 2/14-

On laissera dans le rétroviseur, la brousse équatoriale d'Ebebiyin, pour traverser l'Altiplano ("plaine d'altitude en espagnole"),de la province Wele Nsas.

De chaque côté de l’autoroute toute neuve et ponctuée de péages électroniques, c’est le pays Fang, roussi par les rayons acides du soleil équatorial. Un jeu de pistes, une journée à arpenter la plaine aride pour enfin dénicher Mongomo, le village qui a vu naitre le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Un arrêt à la station essence de Gepetrol l’entreprise de gestion pétrolière local, pour remplir le réservoir. Le patron tout ébouriffé, porte un short et un tee-shirt aussi gras qu’un chiffon de vidange.

Il roule les «r». Derrière la friteuse antédiluvienne, deux fillettes jouent à la poupée, pieds nus, dans la sciure caramel.

Le tout sent la misère, mais inspire le respect. Le poète Van Wyk Louw se serait-il trompé en annonçant des jours mauvais, après les enchantements de la découverte du pétrole ? Peut-être pas.

Le garagiste nous sert du sans-plomb et nous reprenons la route. Là, Mongomo, se dévoile sous nos yeux. Village où le président Obiang et sa famille continuent de passer tous leurs week-ends. Là aussi où 147 membres du parti d’opposition CI citoyens pour l’Innovation, viennent tout juste d’être jugé condamné, pour certains, relaxés pour les autres. Enfin, en plat de résistance, leur parti dissout et effacé de l’univers politique équato-guinéen.

Le Wele, fleuve au nom si beau qu’il accompagne désormais la destinée officielle de la ville du nord. Une terre rebelle, brûlée, sanguine, la plus africaine qui soit. Des brousses éclatantes, des ranchs isolés, des réserves de chasse ou de safari-photo tenues par de solides gaillards. Car il faut être solide ! Le Cameroun n’étant pas loin surtout que devant l’effondrement des économies de pays voisins, des dizaines de clandestins ont débarqué ici à la nage puis à travers les pirogues.

La région apparaît cependant comme la plus paisible du pays. Les hôpitaux, les écoles, l’administration, sont maintenant partagés par tous, c’est-à-dire par près de 7251 personnes qui y vivent.

Une mortalité infantile de 32/1000 selon le rapport 2017 de l’Unicef, un taux d’occupation des salles de classe de 120%, mais toujours plus de 40% des citoyens de plus de quinze ans sans source de revenus. .

- Chez les Obiang.

Située dans une dépression naturelle, le palais de Koete résidence des Obiang est un vrai fort, un bunker qui cultive beaucoup de souvenirs. Au centre de la ville, une pompe à essence trône devant les bâtiments : c’est une « Total, confirmant que le pétrolier français a planté ses tuyaux un peu partout dans le pays.

Marcher dans le village peu procurer un frisson pas toujours des plus agréables, tant on a l'impression d'être scruté. Rien de plus normal, la localité étant particulièrement militarisée,

Sur la place, l'unique hôtel prend la poussière mais rivalise de beauté. Tout le charme y est : un petit restaurant où l'on peut se sustenter et se rafraichir, un piano dans un coin, un parquet qui grince... Non vraiment, tout y est !

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.