Guinée équatoriale : Malabo, "La Magnifique"
- Bâtie sur plus d’un siècle d’histoire mouvementée et marquée par les passages des Portugais, des Anglais, des Français et des Espagnols, la capitale de la Guinée-Equatoriale est une ville "dont on tombe amoureux"

Guinea
AA/Malabo/Fabien Essiane
Bâtie sur plus d’un siècle d’histoire mouvementée et marquée par les passages des Portugais, des Anglais, des Français et des Espagnols, Malabo est une ville "dont on tombe amoureux", une ville "qu’on aime photographier", confient allègrement ceux qui la visitent.
D'abord capitale de la Guinée Équatoriale depuis 1827 sous l’occupation des Britanniques qui l’appelaient alors Port Clarence, la ville a d’abord été une base navale qui a permis de lutter contre le trafic d'esclaves, avant de devenir Malabo en 1969, année de l’indépendance en mémoire du Roi Malabo Löpèlo Mëlaka, de la dynastie Bahítáari, de la tribu Bubi né en 1837, autochtone de la ville.
Malabo vit une romance prolifique depuis plus d’un siècle. La cité nous guide à travers ce que Rabindranath Thakur Tagore décrit dans ses mémoires comme «une ville pleine de vie où chaque pas sur une place, rappelle un grand passé, où à chaque coin de rue se déroule un fragment d’histoire».
Fascinante, colorée, diverse, cosmopolite et riche d’une longue histoire, Malabo raconte le passé et le présent. Capitale de la Guinée Équatoriale indépendante depuis 1969, Malabo se caractérise par une diversité ethnique marquée par un pluralisme langagier.
De l’espagnol au fang, en passant par le bubi, l’anglais, le pidgin une sorte d’afro-anglo-espagnol née du métissage linguistique entre les Britanniques, les Nigérians et les Bubis, jusqu’aux Fandambos et les Bisios, la diversité culturelle est l’une des richesses et points forts de la ville.
Carrefour de l’histoire, Malabo a servi de refuge, entre 1914 et 1916, à plusieurs centaines de prisonniers de guerre allemands venus du Cameroun. Le Cameroun étant alors une colonie allemande ensuite passé sous la tutelle de la France et de la Grande Bretagne après la création de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945.
Joyau des milles et une nuits, Malabo est aussi riche d’une histoire mouvementée et d’un passé légendaire. En 1936, le roi Malabo Löpèlo Mëlaka désobéissant à l’administration coloniale espagnole, aurait mis à mort deux soldats espagnols. Ce qui lui vaudra une condamnation à perpétuité.
La ville compte parmi les plus belles d’Afrique de par son architecture moderne et coloniale. La cathédrale de la ville, l’ancien palais présidentiel, les quartiers Caracolas (en espagnol les escargots), Santa Maria (Sainte Marie), (Calle Portugal, Calle De España...) et le quartier Malabo 2, sont les signes visibles de cet héritage historique.
D’une superficie de 2034 km², la ville a su conserver son charme. A la sortie de l’aéroport International de Malabo, et surtout à la tombée du jour, le soleil qui brille au loin annonce son départ pour un voyage long et paisible vers l’obscurité de la nuit. Les lueurs de ce soleil disparaissent discrètement derrière le mont Basile, la plus haute montagne de la ville et du pays, nom donné en souvenir au plus grand footballeur équato-guinéen de tous les temps, Paco Basile, qui a permis au pays d’atteindre pour la première fois de son histoire, la finale d’une compétition régionale, c’était en 1986 à Yaoundé au Cameroun.
Une balade en bateau donne un bel aperçu des fortunes qui se cachent aux abords de la ville. Politiciens et riches industriels possèdent de somptueuses résidences, tandis que des villas privées, copies de l’architecture américaine, poussent comme des champignons sur les collines verdoyantes de la banlieue de Sampaka ou de Sipopo.
Dans les années de plombs, la ville a vu la construction de son premier hôtel sur ce qui deviendra plus tard, le cœur de la ville, la Morenita, c’est le plus vieil hôtel de la ville. Le bâtiment a su conserver sa beauté. Il reste le lieu de résidence favori de la plupart des touristes et visiteurs de passage à Malabo.
Chaque dix-septième jour du mois de novembre, les 200.000 habitants de Malabo se donnent rendez-vous aux quatre coins de la ville pour célébrer la fête patronale. C’est la Sainte Isabelle de Hongrie, la patronne de la ville. « Chaque année on la célèbre, et ça fait plus d’un siècle que ce rituel dure. La célébration de la fête de Malabo fait partie de notre quotidien. Ce sont toujours des moments importants qui nous rappellent l’essence même de notre culture, de notre identité » indique à Anadolu, María Coloma Edjang Mbengono, la Maire de Malabo.
Comment quitter Malabo sans visiter son parc national sur la route de l’aéroport. Un site touristique d’une beauté incontournable. Un lieu qui navigue entre parc d’attraction, site historique et zoo. Une plaque à l’entrée nous le rappelle « ce parc a été construit en l’honneur des frères qui ont donné de leur vie pour que nous soyons ce que nous sommes aujourd’hui. Il vous permettra de mieux comprendre l’histoire de la ville ». Le décor en donne l’impression. C’est peut être pour cela que ce lieu attire pas moins de 10.000 visiteurs chaque année.