Afrique

Guinée équatoriale: Corisco, l’île de beauté (5-14) (Série)

Lassaad Ben Ahmed  | 18.04.2018 - Mıse À Jour : 18.04.2018
Guinée équatoriale: Corisco, l’île de beauté (5-14) (Série)

Equatorial Guinea

AA / Corisco / Fabien Essiane

Depuis le boum pétrolier des années 2000 en Guinée Equatoriale, le pays s’est radicalement transformé. L’extrême pauvreté dans lequel le pays était plongé jusque-là a été reléguée au second rang.

Le correspondant de Anadolu a sillonné le pays du nord au sud, d’Ebebiyin (capitale de la province du Kye-Ntem) à Sipopo (Ville paradisiaque inaugurée en 2011 à proximité de Malabo avec ses 52 villas présidentielles), et revient, pour nous, sur les spécificités du pays.

- Série 5/14-

Après 400 km parcourus en voiture comme en avion, depuis le début de l’escapade en Guinée équatoriale, une île émerge de l’océan. C’est une terre bien vivante.

C'est le "Charm el-Cheikh" équato-guinéen de par son aspect paradisiaque et ses maisons sur pilotis en forme de tortue. L’île de Corisco s’étire sur 14 km² entre ses deux mers rivales, la Guinée Equatoriale et le Gabon qui se la disputent depuis 2003.

Mais elle reste néanmoins toujours administrée par la Guinée Equatoriale. Les deux pays sont toujours sous l’arbre à palabre africaine, pour régler ce différend.

Corisco, appelée aussi Mandji Benga est située à 29 km au sud-ouest de l’estuaire du Rio Muni qui marque la frontière avec le Gabon. Corisco, dont le nom est inspiré du mot portugais, la foudre, culmine à 35 mètres au-dessus de la mer.

C’est là que vivent les Benga, loin des voitures, du téléphone et des impôts.

Dans les années 60, beaucoup de visiteurs ont craqué pour l’île à 45 minutes de vol depuis Malabo, la capitale. Des ethnologues ont pris le dossier en main, passionnés par cette communauté de «sauvages» noirs.

Aujourd’hui, les voyageurs peuvent louer les fermettes de l’Enfer et s’offrir, ainsi, une robinsonnade de quelques jours.

Un "plan Tarzan" est très à la mode par ici. Un médecin, qui s’est construit une chambre primitive sur pilotis. D’autres personnes qui ont creusé des sortes de Hammams naturels.

Le visiteur peut siroter tranquillement le jus de coco, consommer de la noix et se coucher dans des hamacs sous les bons soins d’une fraîche brise marine qui passe en permanence par là.

C’est une petite île ensoleillée en plein cœur de l’océan Atlantique. Moment propice pour se laisser envelopper par une chaleur ouatée et des parfums d’ailleurs.

«C’est la première fois que vous arrivez ici ? On ne reçoit pas beaucoup de visiteurs», s'exclame Rispa Ndidi, le pêcheur des lieux dans sa bicoque de pirogue en paille et qui a l’honneur de recevoir les visiteurs de passage sur l’île.

Rosalie Atieno, est ici depuis bientôt dix ans, après avoir passé 8 ans à Malabo.

«Cette tranche de vie exotique marque l’ambiance et le décor de l’île tout en donnant un sens profond à son bien-être. La douceur et la sérénité de notre île est comme une note parfaite à la mélodie du bien-être qui se joue en ces lieux», souligne-t-elle.

De nombreuses routes sont en voie d’achèvement. L’approvisionnement en carburant est satisfaisant dans l’île. Il n’existe pas de transports en commun. Parce que c’est un îlot.

En 2011, un aéroport international moderne est inauguré par le président de la République de Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

Il s’est retrouvé là en compagnie de son homologue Ali Bongo Ondimba, chef de l’Etat Gabonais qui revendique lui aussi la souveraineté sur l’île. Mais l’arbre à palabre n’a pas encore donné son verdict.

L’île a été occupée, à l'origine, par le peuple Benga que l’on retrouve aussi au Kenya.

Ce peuple a produit, autrefois, d’excellents rythmes de musique qui ont fait danser les Africains dans les années 1970 à 1980.

C’était l’époque du célèbre groupe Benga Jazz Band.

Corisco fut acquise par l’Espagne en 1843, après un arrangement entre Lerena y Barry et le roi local Benga Bonkoro.

Une histoire humaine longtemps taboue en Guinée Equatoriale, l’histoire de quelques familles installées sur cette île.

Près d’un siècle de vie en autarcie, sans rien accepter de l’extérieur. Et la modernité est venue bousculer leurs habitudes. Ils l’ont accepté en bons passionnés de la culture qui, pour eux, est un voyage.

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