AA/Khartoum

Les Nations Unies ont annoncé, lundi, que le nombre de réfugiés éthiopiens ayant fui les combats dans la province du Tigré est passé à 38 637.

Selon un rapport publié par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dont l'agence Anadolu a obtenu une copie, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et le Haut-Commissariat soudanais pour les réfugiés ont enregistré l'afflux de 38 637 réfugiés jusqu'au 21 novembre.

Le bureau des Nations Unies a indiqué que les autorités gouvernementales et les organisations humanitaires fournissent une aide vitale aux réfugiés éthiopiens fuyant les affrontements dans la région du Tigré, dans le nord de l'Éthiopie pour se rendre au Soudan voisin.

La même source a souligné que les provinces de Kassala, Qadarif et Nil Bleu continuent d’enregistrer l'arrivée quotidiennement en moyenne 3 207 réfugiés.

Jeudi dernier, le nombre de nouvelles arrivées au Soudan a atteint 36 000, affirment les autorités soudanaises.

Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés, plusieurs milliers de réfugiés arrivent chaque jour à la frontière. A ce rythme, 200.000 réfugiés pourraient entrer au Soudan durant les six prochains mois.

Il est à noter que cet afflux massif de réfugiés survient à un moment où le Soudan lui-même souffre d'une situation humanitaire désastreuse, en raison des conflits politiques, de l'aggravation de la crise économique, d'inondations sans précédent, de l'apparition de criquets pèlerins, ainsi que de la pandémie du Coronavirus.

Le Soudan est l'un des plus grands pays d'accueil de réfugiés en Afrique avec (1.1 million de personnes) dont la plupart originaires du Soudan du Sud.

Le 4 novembre, des affrontements armés ont éclaté entre l'armée éthiopienne et le "Front de libération du peuple du Tigré" dans la région.

Le Front de libération a dominé la vie politique en Éthiopie durant près de 3 décennies, avant l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed en 2018, devenant ainsi le premier chef du gouvernement du pays issu de l'ethnie "Oromo".

Les '"Oromos " sont la plus grande ethnie en Éthiopie avec 34,9% de la population, soit environ 108 millions de personnes. Les Tigréens de leur côté, sont la troisième plus grande ethnie et représentent 7,3 % de la population totale du pays.

La région, se considérant marginalisée, s’est séparée alors de la coalition au pouvoir d’Abiy Ahmed en organisant, en septembre dernier, des élections locales que le gouvernement d'Addis-Abeba juge illégales. Les élections ont été reportées suite à la propagation de la pandémie du coronavirus.

*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi