Afrique

Gambie: "Jammeh impliqué dans le meurtre de 50 migrants" (ONG)

Les familles de disparus ainsi que des organisations ghanéennes de défense des droits humains ont appelé, mercredi, leur gouvernement à ouvrir une enquête sur la base de nouveaux éléments de preuve, impliquant l'ancien président gambien Yahya Jammeh

Nadia Chahed  | 16.05.2018 - Mıse À Jour : 17.05.2018
Gambie: "Jammeh impliqué dans le meurtre de 50 migrants" (ONG) Yahya Jammeh

Tunis

AA/Desk

"Une unité paramilitaire contrôlée par l’ancien président gambien, Yahya Jammeh, a exécuté sommairement plus de cinquante migrants originaires du Ghana, du Nigeria et d'autres pays d'Afrique de l'Ouest en juillet 2005" , ont révélé, mercredi, les Organisations non gouvernementales Human Rights Watch (HRW) et TRIAL International.

"Des entretiens menés avec trente anciens responsables de la sécurité gambienne, dont onze officiers directement impliqués dans l'incident, révèlent que les migrants qui se dirigeaient vers l’Europe mais étaient soupçonnés d'être des mercenaires visant à renverser Jammeh, ont été assassinés après avoir été détenus par les associés les plus proches de l’ancien président au sein de l’armée, de la marine et de la police", précise HRW dans un communiqué publié sur son site.

L'ONG ajoute que "ces entretiens ont permis d’identifier les « Junglers », une unité tristement célèbre qui recevait ses ordres directement de l’ex-président, comme étant les auteurs de ces meurtres".

Le 16 mai 2018, Martin Kyere, l'unique survivant ghanéen connu ainsi que les familles de disparus, celle d’un autre Ghanéen tué sous le régime de Jammeh, Saul N’dow, et des organisations ghanéennes de défense des droits humains ont appelé leur gouvernement à ouvrir une enquête sur la base de nouveaux éléments de preuve, rapporte la même source, précisant que "cette enquête pourrait déboucher sur une demande d’extradition de Jammeh au Ghana afin qu’il y soit traduit en justice, note encore l’ONG".

HRW rappelle, en outre, que les 22 années de pouvoir de Jammeh ont "été marquées par des abus généralisés, notamment des disparitions forcées, des exécutions extrajudiciaires et des détentions arbitraires", et précise que "l’ancien président s’est exilé en Guinée équatoriale en janvier 2017, après avoir perdu l'élection présidentielle de décembre 2016 face à Adama Barrow".


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