Gabon : La France appelle ses ressortissants à éviter tout déplacement à Libreville
- La France condamne « toute tentative de changement de régime extra-constitutionnel »

Tunisia
AA / Tunis
Suite au putsch manqué contre le régime gabonais, le 7 janvier, la France a appelé ses ressortissants à éviter « tout déplacement à Libreville ».
C’est ce qui ressort d’un communiqué rendu public par le ministère français des Affaires étrangères, lundi.
« Nous appelons les ressortissants français, dont 8 900 sont inscrits au consulat, à éviter tout déplacement à Libreville », précise le communiqué.
La même source indique que « la France suit avec une grande attention les évènements en cours à Libreville ».
La France a condamné, à cette occasion, « toute tentative de changement de régime extra-constitutionnel », précisant que « la stabilité du Gabon ne peut être assurée que dans un strict respect des dispositions de sa Constitution ».
La France garde une présence militaire au Gabon depuis l'indépendance de ce pays en 1960.
Selon le minitère français des Armées, quelques 350 militaires sont actuallement déployés principalement à Libreville, dans le camp de Gaulle qui accueille le 6e bataillon d’infanterie de marine (6e BIMa) et dans la base aérienne Guy Pidoux qui accueille les éléments Air 470 (EA 470).
Lundi matin, alors que le président gabonais Ali Bongo poursuit sa convalescence à Rabat (Maroc), un groupe de la Garde républicaine gabonaise s’est emparé des locaux de la radio-télévision gabonaise, annonçant la prise du pouvoir et la création d’un « Conseil national de restauration ».
La situation a été rapidement maîtrisée, selon le porte-parole du gouvernement, Guy-Bertrand Mapangou, qui a annoncé l’arrestation « des mutins » et la fin de la tentative de coup d’Etat.
Pour rappel, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba avait subi un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre dernier, alors qu'il était en mission officielle en Arabie saoudite, ce qui a nécessité son hospitalisation.
Un mois après, le 28 novembre, il a été transféré au Maroc pour poursuivre sa convalescence.
Il s'est adressé à la Nation, depuis Rabat le 31 décembre, dans une courte séquence vidéo de deux minutes pour exprimer ses souhaits de bonne année aux Gabonais. Mais cette sortie n'a pas convaincu une grande frange de ses concitoyens concernant sa capacité de continuer à diriger le pays.
Pour éviter une vacance du pouvoir, le Conseil constitutionnel a procédé à la modification de la Constitution, mi-novembre, permettant ainsi au vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou, de présider le conseil des ministres et de débloquer les dossiers en instance depuis l'hospitalisation du président Bongo.
Cette mesure a été contestée par l'opposition et a été jugée illégale.
La Constitution gabonaise n'évoque pas le cas de maladie prolongée du Président. Elle évoque juste la vacance définitive au poste du Président de la République en cas de décès ou de démission.
Dans ce cas, c’est le président du Sénat (poste accupé actuallement par Lucie Milebou Aubusson) qui doit assurer un intérim et tenir une élection présidentielle dans un délai de 30 à 60 jours.
Ali Bongo est né en 1959. Il est président du Gabon depuis 2009.