Félix Tshisekedi appelle à des contre-mesures contre le Rwanda face à la crise dans l'est de la RDC
-Le président de la RDC a déclaré que le Rwanda avait, à maintes reprises, été à l'origine de telles situations au fil des années, sans que des actions appropriées ne soient entreprises en réponse.

Istanbul
AA/ İstanbul/ Mevlut Ozkan
Le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a réclamé vendredi des « contre-mesures » contre le Rwanda en raison de l'intensification des violences dans l'est du pays.
Lors d'une table ronde à la Conférence de Munich sur la sécurité, il a affirmé que le Rwanda avait, à plusieurs reprises, provoqué de telles situations au fil des années, sans que des mesures adéquates ne soient prises en réponse.
Selon le chef de l’État congolais, plus de 7 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays en raison du conflit, qui perdure depuis plus de 20 ans.
« Nous devons rapidement aborder ces questions, car, en particulier sur le continent africain, cela peut créer un précédent menant à plus d'instabilité », a ajouté Tshisekedi
Dans le public se trouvait le ministre rwandais de la Défense, Juvenal Marizamunda.
Alors que le panel répondait aux questions du public, Marizamunda a pris la parole pour « apporter quelques éclaircissements » sur la crise dans l'est de la RDC.
« Comme nous l'avons entendu dans le panel, la crise dans l'est de la RDC est un défi pour nous tous dans la région. Le Rwanda a été fortement affecté par les conséquences humaines, politiques et économiques dévastatrices de cette crise. Cependant, le Rwanda n'a rien à gagner d'une RDC instable », a-t-il déclaré.
« Nous ne pouvons pas résoudre cette question ici, et nous ne voulons pas avoir de débat à ce sujet », a répondu Christoph Heusgen, modérateur de la table ronde, à Marizamunda.
Il a proposé que « peut-être que vous devriez essayer de vous parler en marge de cette conférence ».
« Cette conférence a pour objet la paix par le dialogue. Par conséquent, plutôt que de faire une déclaration, il serait peut-être préférable de vous asseoir et d’engager une discussion, et peut-être que l'ONU pourrait jouer un rôle facilitateur à cet égard. Je ne suis pas au fait de la situation actuelle, mais il me semble que ce n’est pas la voie à suivre », a déclaré Heusgen.
Les rebelles du M23 ont annoncé, vendredi, avoir pris le contrôle de l'aéroport de Kavumu, situé à 25 kilomètres de Bukavu, capitale provinciale du Sud-Kivu. Ils ont également pénétré dans Bukavu, selon des sources locales et des témoignages sur les réseaux sociaux.
Depuis le 26 janvier, le bilan humain s’alourdit : plus de 3 000 morts, 2 880 blessés et plus de 500 000 déplacés, portant à 6,4 millions le nombre total de déplacés internes dans le pays, selon l’ONU.
Les violences ont également coûté la vie à au moins 20 casques bleus, dont 14 Sud-Africains, lors des affrontements entre les forces congolaises et les rebelles du M23.
Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement les rebelles du M23 et d'avoir déployé des forces dans l'est de la RDC au début de la dernière offensive. Kigali, de son côté, rejette fermement ces accusations.
Traduit par Sanaa Amir