
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Emmanuel Macron a annoncé la création prochaine d’un mémorial national en hommage aux victimes de l’esclavage colonial, qui sera érigé dans les jardins du Trocadéro à Paris.
Par voie d’une publication sur les réseaux sociaux, le chef d'État français a rappelé l’importance de cette Journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage, en soulignant que « 177 ans après la signature du décret d'abolition de l'esclavage », la capitale accueillera ce lieu de mémoire.
Le projet, soutenu dès 2018 par Emmanuel Macron, a été porté par le monde associatif et appuyé par la Ville de Paris. Il s’inscrit dans une démarche de reconnaissance du travail de mémoire mené par « des centaines de bénévoles » qui, pendant trois décennies, ont fouillé les archives de la période coloniale pour retrouver les identités des anciens esclaves. « Des êtres dont le destin semblait voué à l’oubli », écrit le chef de l’État.
- Jardin mémorial
Le mémorial prendra la forme d’un jardin conçu par le paysagiste Michel Desvignes et l’Agence d’Architecture Philippe Prost. Il sera implanté dans un lieu symbolique : les jardins du Trocadéro, là même où fut proclamée et signée la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948.
L’élément central du site sera l’inscription des noms de 224 000 anciens esclaves affranchis, désignés comme « Nouveaux libres », inscrits dans ce jardin mémoriel. Ces noms, selon Emmanuel Macron, « symbolisent l’accession à la liberté et à la citoyenneté ». Le président voit dans cette œuvre « un message de la Nation, message de reconnaissance et de réconciliation ».
- La traite transatlantique
La mémoire de l’esclavage reste un enjeu sensible et essentiel en France. Ce mémorial s’inscrit dans une série d’initiatives visant à mieux intégrer cette histoire dans la conscience nationale, à l’image des travaux menés en Outre-mer et dans certaines communes métropolitaines.
La France a été un acteur majeur de la traite transatlantique, déportant entre le XVIIe et le XIXe siècle environ 1,4 million d’Africains vers ses colonies, principalement aux Antilles, en Guyane et à La Réunion. Ces esclaves étaient exploités dans les plantations de canne à sucre, de café ou de coton, générant des profits considérables pour l’économie coloniale. L’esclavage a été aboli une première fois en 1794, rétabli en 1802 par Napoléon Bonaparte, avant d’être définitivement aboli par le décret du 27 avril 1848.