France : L’Assemblée nationale approuve la restitution du tambour parleur Djidji Ayôkwé à la Côte d’Ivoire
- Le tambour parleur Djidji Ayôkwé avait été spolié en 1916 par l’armée coloniale, avant d’être envoyé en France en 1929, où il a été exposé au musée du Trocadéro, puis au musée du Quai Branly

France
AA/Abidjan/Fulbert Yao
Les députés français ont approuvé, lundi, à l’unanimité, un projet de loi restituant à la Côte d’Ivoire un bien culturel – le tambour parleur Djidji Ayôkwé – spolié en 1916 par l’armée coloniale.
L’Assemblée nationale française a voté à la majorité absolue : 111 voix pour et zéro voix contre, lors de la séance.
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a rappelé que cette démarche s’inscrit dans la volonté du président Emmanuel Macron de renouveler les relations entre la France et le continent africain, conformément à son discours de Ouagadougou en 2017.
Dati a salué le travail conjoint mené par le ministère de la Culture, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi que les équipes du musée du Quai Branly-Jacques Chirac et du musée des Civilisations de Côte d’Ivoire, dans le cadre de ce processus.
La ministre a expliqué que la restitution se déroule en deux étapes, à savoir un dépôt préalable, signé le 18 novembre dernier avec son homologue ivoirienne, puis la restitution définitive. Une proposition de loi dérogatoire au Code du patrimoine, qui prévoit l’inaliénabilité des collections nationales, a été adoptée à l’unanimité au Sénat le 28 avril et en commission à l’Assemblée nationale le 2 juillet.
Rachida Dati a également annoncé la présentation prochaine d’un projet de loi-cadre sur la restitution des biens culturels acquis de façon illicite, prévue d’ici fin juillet, précisant que ce texte sera discuté avec les parlementaires dès le mois de septembre.
Elle a annoncé que la restitution du tambour parleur interviendra dans la perspective de la réouverture prochaine du musée des Civilisations de Côte d’Ivoire, soutenue par la France, et qui doit accueillir cette pièce patrimoniale.
En réaction au vote, la ministre ivoirienne de la Culture et de la Francophonie, Françoise Remarck, a réagi en postant sur sa page Facebook : "Unanimité Djidji Ayôkwé".
"Au-delà de sa portée patrimoniale, le retour du Djidji Ayôkwé constitue une cause nationale, un moment de fierté collective et un symbole de cohésion sociale", a souligné le ministère ivoirien de la culture, dans un communiqué transmis à Anadolu.
Il annonce par ailleurs qu'un comité d’organisation national inclusif sera placé sous la présidence du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Robert Beugré Mambé.
"La Côte d’Ivoire réaffirme son engagement à poursuivre la restitution d’autres œuvres emblématiques dans le cadre de la future loi cadre dans une démarche responsable et participative et en totale cohérence avec la politique culturelle portée par le Président de la République", a précisé le texte.
Le tambour parleur Djidji Ayôkwé avait été spolié en 1916 par l’armée coloniale, avant d’être envoyé en France en 1929, où il a été exposé au musée du Trocadéro, puis au musée du Quai Branly.
Le tambour servait à transmettre des messages rituels et à alerter les villageois, par exemple lors des opérations de recrutement forcé ou d’enrôlement militaire.
Il mesure trois mètres de long et pèse 430 kg. Il sommeille dans les réserves du musée du Quai Branly (Paris) depuis qu’il a fait l’objet d’une restauration en prévision de son rapatriement, en 2022.
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