Afrique

Français tués au Niger : le parquet national antiterroriste ouvre une enquête

Mona Saanouni  | 10.08.2020 - Mıse À Jour : 11.08.2020
Français tués au Niger : le parquet national antiterroriste ouvre une enquête

France

AA/France/Fawzia Azzouz

Une enquête a été ouverte pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste» et «association de malfaiteurs terroriste » après l’attaque qui a fait huit morts dont des Français au Niger, a annoncé lundi le parquet national antiterroriste français dans un communiqué.

Les investigations ont été placées sous l’égide de « la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), en co-saisine avec la Sous-direction anti-terroriste (Sdat) », précise le communiqué.

La France, qui avait déjà confirmé le décès de Français survenu dimanche au Niger, sans toutefois en confirmer le nombre ni en révéler l’identité, a donc décidé, en supplément de l’enquête diligentée par les autorités nigériennes, de mener sa propre enquête.

Sur son compte Twitter, le président Emmanuel Macron a publié un message à l’attention des familles et proches des victimes, indiquant « partager » leur douleur.

Il réaffirme par ailleurs sa « détermination à lutter contre les groupes armés terroristes » et adresse également ses « condoléances au peuple nigérien » par le biais de son homologue Issoufou Mahamadou.

« Comme le Président de la République l’a rappelé lors de son entretien avec son homologue nigérien, tous les moyens sont et seront mis en œuvre pour élucider les circonstances de cet attentat meurtrier. Nos deux pays demeurent déterminés à poursuivre la lutte en commun contre les groupes terroristes au Sahel », a de son côté martelé le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian dans un communiqué publié lundi par le quai d’Orsay.

Il « condamne avec la plus grande fermeté l’attaque meurtrière qui a frappé un groupe de travailleurs humanitaires hier dans la région de Kouré au Niger ».

Il affirme que les « responsables de cette attaque abjecte devront répondre de leurs actes ».

Le ministre précise notamment que le « centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des affaires étrangères et l’ambassade de France à Niamey sont pleinement mobilisés, en étroite coordination avec les autorités nigériennes et l’organisation ACTED, pour apporter tout le soutien et l’accompagnement nécessaire aux familles des victimes en ce moment tragique ».

L’Elysée annonce enfin la tenue d’un « conseil de défense » dès « mardi matin sous l'autorité du Président de la République et sur la base des informations qui seront transmises ce lundi par les autorités nigériennes et françaises ».

Pour l’heure, l’attaque meurtrière de dimanche n’a pas été revendiquée.

Selon le récit fait lundi en conférence de presse par l’ONG Acted, à laquelle appartenaient les victimes, la zone est la seule du pays classée en jaune.

Les équipes de l’organisation, accompagnées de leur guide nigérien, ont quitté leur base aux alentours de 9h30 (heure locale) pour la région Kouré, au sud-est de Niamey.

Une heure plus tard, ils confirmaient avoir bien atteint le site qu’ils étaient supposés rejoindre, à proximité d’une réserve de girafes.

A 11h30, leur véhicule a été retrouvé « calciné par les gardes-forestiers » avant qu’un « véhicule de l’opération Barkhane et une ambulance » ne soient dépêchés sur place.

« Huit corps ont été retrouvés et rapatriés à l’institut médico-légal de Niamey dans la soirée », détaille Marie-Pierre Caley, directrice générale d’Acted, précisant que les dépouilles « ont été identifiées en fin de soirée ».

Les victimes, 4 hommes et 4 femmes, avaient entre 25 et 50 ans

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