Fabienne Dervain, «Couleur café » pour l’amour du robusta et de l’arabica à Abidjan et ailleurs (Success story)
Jeune ivoirienne de 27 ans, Fabienne a privilégié l’idée de travailler à son propre compte et de relever le défi de faire de son enseigne «Couleur Café» une chaîne de salons de café haut de gamme.

Abidjan
AA/ Abidjan/ Fulbert Yao
Dans le quartier des Deux Plateaux, à Cocody, on accède habituellement au Coffee Shop de Fabienne Dervain à travers l'une des rares grandes surfaces de cette banlieue abidjanaise. Au visiteur désireux de siroter du robusta ivoirien, on indique généralement cette boutique, avec baie vitrée et accessible en rez-de-chaussée, où il est possible d'acheter thé et café en vrac en feuilletant la presse du jour ou quelques livres de littérature moderne.
Le visiteur empruntera, ensuite, les escaliers menant à la mezzanine, où il s'installera dans le salon de café proprement dit, dont la décoration se décline en un mélange pittoresque de bois, lampes en rotin, plantes équatoriales et affiches dites "vintage".
Parmi la huitaine de personnes s'activant régulièrement dans cet espace, se distingue Fabienne. Âgée seulement de 27 ans, elle est souvent présentée, à elle toute seule, comme un véritable "success-story ivoirien". Propriétaire de «Couleur Café», unique coffee shop d’Abidjan, cette jeune Ivoirienne aspire à faire de sa société familiale "un futur Starbucks de l’Afrique", tout en remettant au goût du jour la torréfaction du café ivoirien.
"Nous sommes spécialisés dans la vente de cafés torréfies (robusta et arabica) et de thés en vrac. Le robusta que nous vendons est ivoirien et cultivé dans l’ouest du pays. En revanche, nous importons quatre types d’arabica du Brésil, de l’Ethiopie, du Guatemala et de la Colombie", a-t-elle déclaré à Anadolu.
En ce qui concerne le thé, les clients peuvent déguster des produits de la maison française Dammann Frères et ceux de la marque de luxe africaine Yswara. Il est possible également d’acheter des accessoires relatifs à la consommation de thés et de cafés ainsi que des objets de l’art de la table.
Ouvert quotidiennement jusqu'en début de soirée, "Couleur Café" propose des tarifs "internationaux", (jusqu'à 5 USD, le café), qui s'accommodent avec ses produits haut de gamme mais aussi "la nature de sa clientèle", glisse malicieusement Fabienne.
"En terme d’âge, ma clientèle se situe dans la tranche 25-50 ans. Il y a plusieurs expatriés mais aussi des Ivoiriens ouverts à d'autres cultures et qui ont un pouvoir d’achat considérable", souligne la jeune dame.
S'assurer du bon fonctionnement de la boutique, de la gestion du stock, de l'organisation de l'équipe ou de la tenue d'événements à thème pour promouvoir sa marque, les journées de Fabienne sont chargés, pour le bon plaisir de cette travailleuse infatigable.
Benjamine d’une fratrie de trois sœurs, Fabienne Dervain raconte que sa passion pour les affaires ne date pas d'aujourd'hui. "Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été fascinée par ces femmes qui osent entreprendre et je savais que j’en deviendrai une" se souvient-elle, en sirotant un café bien chaud, dans son Coffee shop.
Ce n'est toutefois qu'après un Bachelor en Business International, décroché au King's College à Londres, que sa vocation se précise et qu'elle décide de travailler à son compte en reprenant, et transformant, il y a deux ans, « Couleur Café », une entreprise créée en 1999 par sa mère et fermée après la crise post-électorale (2010-2011).
"Lorsque j’ai obtenu mon diplôme, deux options s’offraient à moi: travailler en tant que salariée ou l’entrepreneuriat. J’ai donc privilégié l’idée de travailler à mon propre compte et relever le défi de développer Couleur Café, en apportant de la nouveauté et en lançant une chaîne de café"
Malgré son succès, cette jeune dame à la sympathie naturelle passe parfois par plusieurs échecs comme tout entrepreneur mais elle essaie toujours d'en tirer du positif.
"Les Ivoiriens n’ont pas la culture du café, mais comme on dit souvent, lorsqu'un entrepreneur ne rencontre pas de difficultés durant le développement de sa structure, c’est qu’il y a un problème", dit-elle optimiste.
Pour tenir dans ce vaste environnement d’affaires, elle s’appuie aussi sur des modèles de personnalités, en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde.
"J’éprouve beaucoup d’admiration et de fierté pour trois femmes Ivoiriennes: Alexandra Amon (productrice et réalisatrice), Loza Malheombo (styliste) et Swaady Martin-Leke (femme d'affaires). Même si elles évoluent dans des industries compétitives et encore misogynes sur notre continent, elles sont toutes les trois des ambassadrices de la nouvelle Femme Africaine: ambitieuse, dynamique, combative et passionnée", explique-t-elle.
"Mon rôle consiste aussi à consolider mes relations avec mes partenaires actuels et à en trouver de nouveaux dans le but de développer Couleur Café", précise-t-elle encore.
Comme perspectives, Fabienne souhaite continuer à promouvoir "Couleur Café" afin d’attirer une plus large clientèle amatrice de thés et de cafés. "Cela nécessitera un lieu plus spacieux, donc j’envisage aussi de changer de local. A long terme, mon objectif est d’exporter le concept de Couleur Café vers d’autres pays d’Afrique comme le Sénégal, le Cameroun, le Burkina Faso…" dit elle.
En Côte d’Ivoire, elle compte essaimer son enseigne dans les villes de Bouaké et de Yamoussoukro dans le centre, et San-Pedro dans le sud-ouest. Elle souhaite en outre que "les Ivoiriens accèdent plus largement à la culture du café".
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