Extrême-Nord/Cameroun : après le carnage, Boko Haram incendie plus de 100 maisons
Lundi, quatre attentats-suicides de Boko Haram ont fait plus de 30 morts et environ 70 blessés dans l'Extrême-Nord

Extreme-Nord
AA/Yaoundé/Peter Kum
Environs 100 maisons ont été incendiées dans la nuit de mardi à mercredi par des présumés membres de Boko Haram, à Madina près de Bodo, dans l’Extrême Nord du Cameroun, où s’était fait exploser simultanément, lundi, quatre kamikazes, faisant, selon Yaoundé, une trentaine de morts et 70 blessés, a appris Anadolu de source locale.
«Plusieurs combattants sont arrivés à bords de motocyclettes dans la nuit (de amrdi) quand tout le monde était endormi. Les combattants de Boko Haram ont commencé à tirer en l’air pour effrayer la population», a déclaré à Anadolu, Ndjidda Abakabir, membre du comité de vigilance de la localité de Madina, dans le département du Logon-et-Chari, régulièrement théâtre d’attaques de Boko Haram.
«Les terroristes ont incendié près d’une centaine de maisons et ont volé les denrées alimentaires. Les villageois se sont mis à fuir dans toutes les directions et jusqu’à présent, plusieurs personnes n’ont toujours pas regagné le village», a-t-il indiqué.
Plusieurs villageois ont été blessés dans cette incursion, renseigne pour sa part Agbassi Adoum, Maire de Makari dont dépend la localité de Madina, qui "n'a pas encore le bilan définitif".
Le Logon-et-Chari partage des frontières avec le Nigeria voisin et sert de base arrière pour le groupe terroriste. Son enclavement rend difficile des interventions de la part de l’armée camerounaise, selon une source sécuritaire jointe par Anadolu.
Lundi, le quadruple attentat-suicide sur un marché de l’Extrême Nord, a fait au moins 32 morts et 70 blessés. Il s'agit de l’attaque la plus meurtrière perpétrée par le groupe terroriste nigérian sur le sol camerounais en deux ans d’incursion.
Depuis 2013, Boko Haram attaque en effet régulièrement les Mosquées, les marchés, les villages, pose des mines, pille des maisons, égorge les villageois, vole du bétail etc.
«Un harcèlement à la fois gratuit et injustifié», avait dénoncé, la semaine passée, le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.
Au total, plus de 1.200 personnes ont été tuées dans ces différentes attaques depuis leur commencement, avait annoncé le ministre camerounais.
Les forces camerounaises, déployées depuis 2013 le long de la frontière nigériane, repoussent quotidiennement les membres du groupe armé.
Dans la nuit de dimanche à lundi, les forces de défense et de sécurité ont pu infliger de «lourdes pertes» à Boko Haram, «tuant notamment dix-sept terroristes et procédant à une dizaine d’arrestations, sans oublier la saisie d’un important stock d’armes et de munitions» avait annoncé, mardi, Yaoundé dans une déclaration diffusée à la radiotélévision publique (CRTV).