AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa

Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a alerté l'armée congolaise, mercredi, sur la multiplicité des attaques par les miliciens Maï-Maï qu’il accuse de préparer une nouvelle guerre dans le grand Nord de sa province meurtrie.

"Je lance une alerte particulièrement à l'état-major de l'armée pour qu'il focalise désormais ses stratégies face à ces nouvelles incursions. Une nouvelle guerre se profile à l'horizon", a déclaré à la presse à Goma le gouverneur Julien Paluku.

Selon l’officiel congolais, les attaques à répétition des groupes armés dans le grand Nord de sa province "dépassent de loin la capacité des présumés Maï-Maï ». Il a, dans ce sens, indiqué que l’ampleur des frappes fait penser à l'existence "d'une autre force" non encore identifiée qui soutiendrait ces miliciens.

Un groupe de présumés Maï-Maï parmi lesquels l’armée a identifié des personnes récemment évadées de la prison de Kangabayi à Beni ont mené une série d’attaques "à l’arme lourde" contre la localité de Kabasha et la ville de Beni entre les 17 et 22 juin en cours. Ces attaques ont fait plusieurs dizaines de morts selon l’armée.

Dans un récent communiqué, une ONG locale, le Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (Cepadho) a indiqué que ces attaques ont été menées par une nouvelle coalition rebelle dénommée "Mouvement National des Révolutionnaires" (MNR).

Commentant "l'impressionnante dotation logistique" de ce mouvement rebelle, l’ONG a estimé qu’il est connecté "politiquement et militairement » et bénéficie d’un « appui extérieur qu'il importe de démasquer et de démanteler".

L’est congolais est déchiré par plus de vingt ans de conflits armés et ethniques. Une rébellion partie de ces contrées avait réussi à renverser le régime de l'ancien dictateur, Mobutu Sese Seko, avec l’appui des pays voisins dont le Rwanda.

Lorsqu’éclata la deuxième guerre du Congo en 1998 (qui n’a pris fin qu’en 2003 après négociation), le pouvoir avait armé des groupes armés d’autodéfense ethniques dénommés Maï-Maï pour combattre les troupes et rebellions étrangères dans l’est de la RDC.

Il s'est ensuite retrouvé dans l'incapacité de les désarmer ou de les neutraliser.