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Est de la RDC : «le Rwanda soutient le M23», constate la délégation du Conseil de sécurité

- Au terme d'une mission du 9 au 12 mars dans l'est de la RDC.

Pascal Mulegwa  | 13.03.2023 - Mıse À Jour : 13.03.2023
Est de la RDC : «le Rwanda soutient le M23», constate la délégation du Conseil de sécurité

Congo, The Democratic Republic of the

AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

La délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, en mission en République démocratique du Congo (RDC), a confirmé les accusations des autorités congolaises contre le Rwanda, concernant l’appui aux rebelles du M23 (mouvement du 23 mars) qui mènent de larges offensives dans la province orientale du Nord-Kivu.

La délégation du Conseil de sécurité a clôturé sa mission en terre congolaise, dimanche, par une conférence de presse à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu qui abrite environ la moitié des 5,6 millions de déplacés du pays.

« Il n’est plus à démontrer non plus que le Rwanda soutient le M23. Il est d’autre part clairement établi aussi qu’il y a des incursions régulières de l’armée rwandaise dans le Nord-Kivu. Cela aussi est inacceptable », a déclaré Nicolas de Rivière, représentant de France et chef de la délégation qui a séjourné dans le pays du 9 au 12 mars pour évaluer la situation sécuritaire du pays.

« Il y a une pression, des mesures coercitives qui sont prises parmi d’autres contre les leaders du M23. C’est une stratégie qui va se poursuivre et s’amplifier et à laquelle nous tenons », a-t-il ajouté s’exprimant sur des sanctions réclamées par les autorités congolaises et la société civile contre le mouvement rebelle qui s’est emparée de l’essentiel de localités dans 3 des 6 territoires de la province du Nord-Kivu.

Un groupe d’experts des Nations Unies avait déjà accusé, dans un rapport, le Rwanda de soutenir les rebelles via son armée. Le même rapport reproche à l’armée congolaise d'être de collusion avec les rebelles hutus (FDLR) accusés d’avoir participé au génocide, en 1994, au Rwanda.

Pourchassés, ces derniers s’étaient repliés dans l’Est congolais et mènent des activités militaires depuis près de 30 ans.

Le diplomate français a appelé les autorités congolaises à assumer leurs responsabilités sans compter prioritairement sur les Nations Unies où les armées étrangères.

« Agir contre les groupes, c’est principalement la responsabilité des FARDC (Forces armées congolaises). Celle de la Monusco (mission de l’ONU dans le pays) est de protéger les civils. C’est important de le rappeler parce que les choses doivent être clairement dites et que les responsabilités respectives soient rappelées et établies », a indiqué De Rivière.

En plus des rencontres avec les autorités gouvernementales dans la capitale Kinshasa, le président Félix Tshisekedi, les opposants et acteurs majeurs de la société civile, les membres de la délégation du Conseil de sécurité ont rencontré des déplacés dans un camp près de Goma.

« Nous devons aider la RDC à faire face à la crise humanitaire causée par l'exploitation illicite de ses richesses », a souligné Michel-Xavier Binage, représentant du Gabon et chef adjoint de la délégation onusienne.

La délégation s’est rendue dans le pays après l’échec d’un cessez-le-feu négocié entre-autres par l’Angola qui assure la médiation à la demande de l’Union africaine.

Le M23 est une ancienne rébellion défaite en 2013 mais qui a repris les armes fin 2021, pour exiger l’application des accords de paix conclus avec le gouvernement.

Les rebelles exigent un dialogue direct avec Kinshasa.

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