En Côte d'Ivoire, la mode islamique pour lutter contre la stigmatisation des femmes voilées
En faisant défiler différentes créations, cet événement se propose de "lutter contre l'idée reçue selon laquelle le voile peut constituer un handicap dans la vie professionnelle"

Abidjan
AA/ Abidjan/ Issiaka N'Guessan
La troisième édition du festival international de la mode islamique (FIMIS) s'est tenue à Abidjan avec pour thème de "l’insertion de la femme musulmane dans la société", à travers la lutte contre sa stigmatisaion, selon la promotrice de ce Festival.
"C’est un évènement que nous avons créé pour pouvoir habiller la femme musulmane. Sa spécificité se résume à décence et glamour" a déclaré à Anadolu Koné Madoussou, initiatrice du Festival.
Cette employée de Banque, convertie il y a quelques années dans la mode, a précisé que l'idée de ce festival lui était venue en observant, parfois, "des phénomènes de stigmatisation touchant les Musulmanes dans la société ivoirienne", un pays qui compte 30% de Musulmans, selon des données officielles.
L'objectif de cette initiative est ainsi "de faire la promotion de créations vestimentaires répondant aux normes de la religion musulmane", mais également "de vraincre l'idée reçue" selon laquelle le voile peut se révéler "un handicap" à l'exercice de certaines activités. A ce titre, différentes tenues ont été proposées, samedi soir, en fonction des occupations professionnelles des unes et des autres.
"Il est évident qu’une femme musulmane qui travaille dans un service bancaire ne se vêtira pas de la même manière qu'une vendeuse dans un marché. On essaie de trouver des tenues qui cadrent avec les différentes occupations des femmes, toujours pour éviter qu'elles ne soient stigmatisées" recommande-t-elle, alors que la recrudescence les récentes attaques terroristes, à Paris comme à Bamako, perpétrées par des extrémistes religieux, participent de cette stigmatisationn, déplore Madoussou.
Dix stylistes, dont une Française et une Indonsiéenne, ont pris part à ce Festival qui tient sa troisième édition depuis 2013, et pour lequel "l'engouement est sans cesse grandissant, d'autant plus qu'il s'internationalise". Près de 500 personnes sont venues assister au défilé.
"Les gens sont venus massivement découvrir ce que réserve l’édition de cette année" se satisfait Koné Madoussou, en notant que son comité d'organisation enregistre "une forte sollicitation de stylistes qui commencent à adhérer à l’événement. Ce qui nous amène à dire que les éditions précédentes ont eu un impact sur les populations"
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