Nayrobi
AA / Nairobi / Andrew Wasike
La Haute Cour du Kenya a suspendu jeudi la mise en œuvre d’un accord de coopération sanitaire de 1,6 milliard de dollars conclu entre Nairobi et Washington, estimant que le texte pourrait permettre le transfert de données médicales sensibles appartenant aux citoyens kenyans.
La juge Bahati Mwamuye a ordonné des mesures conservatoires après une pétition de la Fédération des consommateurs du Kenya, qui exige des garanties sur la protection des données médicales et épidémiologiques avant toute application de l’accord.
Dans sa décision intérimaire, la Cour a gelé toute action du State Law Office, du Sénat et des autres agences gouvernementales visant à opérationnaliser le cadre, « dans la mesure où il prévoit ou facilite le transfert, le partage ou la diffusion de données de santé sensibles ».
Une seconde ordonnance conservatoire suspend également « toute mise en œuvre ou opérationnalisation » du partenariat.
L’accord, signé le 5 décembre à Washington, fait du Kenya le premier pays africain à adopter un cadre de coopération sanitaire de gouvernement à gouvernement avec les États-Unis. La cérémonie s’est déroulée en présence du président William Ruto, du secrétaire d’État américain Marco Rubio et du Premier secrétaire du Cabinet Musalia Mudavadi.
Washington affirme avoir choisi Nairobi pour sa stabilité institutionnelle, tandis que Ruto qualifie le partenariat de levier majeur pour atteindre la couverture sanitaire universelle. Selon le gouvernement kényan, les fonds doivent renforcer les infrastructures médicales, les chaînes d’approvisionnement, la formation du personnel et l’accès à l’assurance.
La suspension restera en vigueur jusqu’à ce que la justice détermine si les dispositions liées au partage des données respectent les protections constitutionnelles en matière de vie privée. De nouvelles audiences sont attendues dans les prochaines semaines.
Cette décision intervient alors que l’Ouganda a signé jeudi un partenariat sanitaire de cinq ans, d’un montant de 2,3 milliards de dollars, avec les États-Unis. L’accord vise à renforcer le système de santé ougandais, à étendre les services essentiels et à améliorer la surveillance des maladies, notamment dans les domaines de la santé maternelle et infantile, du VIH/sida et de la sécurité sanitaire.
*traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani
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