Afrique

Djibouti : La traversée de deux embarcations de migrants se solde par une tragédie avec 45 morts et 111 disparus

- Des survivants racontent avoir été poussés par-dessus bord par des passeurs

Andrew Wasike  | 02.10.2024 - Mıse À Jour : 02.10.2024
Djibouti : La traversée de deux embarcations de migrants se solde par une tragédie avec 45 morts et 111 disparus

Nigeria

AA / Nairobi - Kenya / Andrew Wasike

Au moins 45 migrants ont perdu la vie et 111 sont portés disparus lorsque des passeurs ont forcé des passagers à se jeter en pleine mer depuis deux embarcations au large des côtes de Djibouti, a confirmé ce mercredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), affiliée à l'ONU.

L'incident tragique, qualifié du second incident le plus meurtrier pour les migrants qui traversent la Corne de l'Afrique vers le Yémen, s'est produit près de la ville d'Obock, proche du district de Godoria. Selon l'ONU, 196 personnes ont perdu la vie en juin 2024 sur le même itinéraire.

“Cette dernière double tragédie est le rappel le plus frappant de la nécessité urgente de protéger et de répondre aux besoins des migrants sur le long de la route de l'Est, de la Corne de l'Afrique au Yémen et au Golfe (persique)“, a déclaré Frantz Celestin, directeur régional de l'OIM pour l'Afrique de l'Est, la Corne de l'Afrique et l'Afrique australe.

Selon les témoignages des survivants, une des deux embarcations transportait 100 migrants à bord alors que la deuxième avait 210 migrants. Les passeurs ont forcé les passagers à sauter dans l’eau et à nager jusqu'au rivage, causant de nombreux décès.

Un bébé de 4 mois, dont la mère s'est noyée, figurait parmi les survivants, ainsi que 98 autres personnes de la première embarcation. Le sort de nombreux passagers à bord de la deuxième embarcation demeure cependant incertain jusqu’à présent.

L'ONU a indiqué que des dizaines de survivants ont été secourus et reçoivent un soutien médical et psychosocial nécessaires, tandis que les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent toujours par les garde-côtes djiboutiens pour retrouver les migrants disparus.

“Des centaines de personnes ont péri cette année. Nous exhortons la communauté des donateurs à continuer de soutenir les efforts de l'OIM pour sauver des vies et s'attaquer aux causes sous-jacentes de cette situation périlleuse et dangereuse que ces migrants entreprennent, ainsi que de stopper leur exploitation par les passeurs“, a souligné Célestin.

L’OIM a déclaré soutenir les services d’urgence de l’État dans les opérations de recherche et de sauvetage à un moment où les efforts se poursuivent pour localiser les migrants disparus.

* Traduit de l’anglais par Mounir Bennour.

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