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Dissolution du CSM en Tunisie : Ennahdha rejette la décision du Président Saïed

- Pour Ennahdha, la décision de dissolution du Conseil supérieur de la magistrature porte "atteinte à la Constitution et à l'indépendance de la justice"

Hajer Cherni  | 08.02.2022 - Mıse À Jour : 08.02.2022
Dissolution du CSM en Tunisie : Ennahdha rejette la décision du Président Saïed

Tunisia

AA / Tunis / Hajer Cherni

Le mouvement Ennahdha a exprimé lundi son rejet de la décision du Président Kaïs Saïed concernant la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), la qualifiant d' "anticonstitutionnelle".

C'est ce qui ressort de son communiqué publié à l'issue de la réunion de son bureau exécutif en présence de son président Rached Ghannouchi et relayé par l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP/officiel).

D'après la TAP, "le Président Kaïs Saïed souhaite s'arroger les pleins pouvoirs et exercer une mainmise sur la justice pour se débarrasser de ses opposants politiques, fermer l'espace public et instaurer un régime autocratique ".

Pour Ennahdha, la décision de dissolution du Conseil supérieur de la magistrature porte "atteinte à la Constitution et à l'indépendance de la justice".

Le mouvement a par ailleurs qualifié cette décision de "comportement opportuniste", indiquant par la même occasion que "la loi organique portant création du CSM avait bénéficié d'un consensus de certains partis qui étaient représentés au Parlement et qui se tiennent aujourd'hui, en faveur de la décision de sa dissolution", a encore rapporté la TAP.

Le Président Saïed a annoncé, dans la soirée de dimanche, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature signalant qu'il procéderait à la publication d'un décret provisoire à son sujet.

La Tunisie est en proie à une crise politique depuis que le Chef de l’État avait décidé le 25 juillet dernier de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, de geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés dans le cadre de mesures d’exception. Kaïs Saïed avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef et a procédé dans les jours suivants à une série de limogeages de ministres et de hauts responsables dans l’appareil de l’État.

Le Président tunisien avait décidé de supprimer l'instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels et d'exercer le pouvoir exécutif avec l'aide d'un gouvernement, alors que des observateurs et des parties politiques estiment que les nouvelles dispositions présidentielles constituent "un coup d’État contre la Constitution".

La majorité des partis ont rejeté les décisions de Saïed, prorogées en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de "coup d’État contre la Constitution", tandis que d’autres formations politiques les considèrent comme une "restauration du processus", sur fond de crises politiques, économiques, et sanitaires (Covid-19).​​​​​​​

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