Des groupes soudanais accusent les FSR de massacres ethniques et de pillages à El-Fasher
- Le Réseau des médecins soudanais dénonce des attaques contre civils et hôpitaux et appelle à une action internationale
Istanbul
AA / Istanbul / Betul Yilmaz
Des groupes soudanais ont accusé lundi les Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire, d’avoir tué des civils sur la base de leur appartenance ethnique et de pillé des établissements de santé dans la ville d’El-Fasher, capitale du Nord-Darfour, dans l’ouest du Soudan.
« Dans un massacre odieux commis hier soir par les FSR à El-Fasher — s’ajoutant à leurs crimes répandus dans la ville et dans toute la région du Darfour — les FSR ont tué des civils non armés sur des bases ethniques, ce qui constitue un acte de nettoyage ethnique », a déclaré le Réseau des médecins soudanais dans un message partagé sur les réseaux sociaux.
Selon le groupe médical, des dizaines de personnes ont été tuées dimanche par les FSR, d’après les rapports de ses équipes de terrain.
« Il reste difficile d’accéder aux zones touchées en raison de l’effondrement total de la sécurité provoqué par les FSR », a-t-il ajouté.
Des affrontements violents ont opposé dimanche l’armée soudanaise et les FSR à El-Fasher, qui sert de centre d’opérations humanitaires pour les cinq États du Darfour.
Les comités de résistance d’El-Fasher, une organisation civile, ont dénoncé le « nettoyage ethnique » et les « violences atroces » infligées aux habitants.
El-Fasher est le théâtre de combats intenses depuis plusieurs semaines, après une offensive sur plusieurs fronts des FSR, qui ont encerclé la ville depuis cinq directions afin d’en prendre le contrôle en raison de son importance stratégique.
Les FSR assiègent El-Fasher depuis le 10 mai 2024.
Le Réseau des médecins soudanais a également indiqué que 47 civils, dont neuf femmes, ont été tués dans leurs maisons lors d’attaques menées par les FSR dans la ville de Bara, située dans le Nord-Kordofan, au centre du pays.
L’organisation a accusé le groupe rebelle de procéder à des exécutions sommaires, des pillages et des enlèvements de civils « dans le but de semer la peur parmi la population ».
Elle a exhorté la communauté internationale à agir immédiatement pour protéger les civils au Soudan et à ouvrir une enquête internationale pour traduire les dirigeants des FSR en justice.
Le collectif Emergency Lawyers, un groupe juridique indépendant soudanais, a également accusé les FSR d’avoir commis un massacre atroce contre des civils à Bara, affirmant que des centaines d’habitants, majoritairement des jeunes, ont été tués lors d’actes généralisés de pillage et de vandalisme visant des biens publics et privés.
Le groupe a tenu les FSR pleinement responsables de ces crimes et a appelé la communauté internationale et l’ONU à intervenir d’urgence pour mettre fin au massacre et protéger les civils.
Aucun commentaire immédiat des FSR n’a été émis concernant ces accusations.
Depuis avril 2023, le conflit entre l’armée soudanaise et les FSR a fait des milliers de morts et des millions de déplacés à travers le pays.
*Traduit de l’anglais par Wafae El Baghouani
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