AA / Mogadiscio / Ahmed Satti - Gökhan Kavak

Le conseiller économique principal du président somalien, Hassan Adam Hosow, a évalué la situation économique du pays dans un entretien avec Anadolu.

Hosow a souligné que, depuis la reprise amorcée après la guerre civile en 2012, l’économie somalienne continue de croître, enregistrant une moyenne de 4 % ces dernières années.

« Nous avons franchi de nombreux jalons importants au cours des trois dernières années. Nous avons rejoint la Communauté d’Afrique de l’Est. Le secteur privé était déjà en plein essor et le secteur des services stimule véritablement la croissance économique », a-t-il déclaré.

- La « Vision du Centenaire 2060 » de la Somalie

Hosow a indiqué que des avancées ont été réalisées dans des domaines clés, avec l’élaboration d’un Plan national de transformation qui définira la voie du développement pour les cinq prochaines années, ainsi que la « Vision du Centenaire 2060 », qui guidera le développement à long terme du pays, lequel célébrera en 2060 le 100ᵉ anniversaire de son indépendance.

« Cette vision vise à faire de la Somalie un pays développé, prospère et pacifique, où les citoyens auront un revenu annuel par habitant d’environ 6 000 à 7 000 dollars, ce qui nous placerait dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire supérieur », a expliqué Hosow, ajoutant qu’il croit à la capacité de la Somalie d’atteindre ces objectifs au vu de sa trajectoire actuelle.

Il a par ailleurs indiqué que les recettes publiques avaient connu une forte hausse, avec une augmentation d’environ 88 % depuis 2022.

- « Nous apprécions vraiment les pays qui soutiennent la Somalie »

Hosow a également salué le soutien de la communauté internationale :
« La Türkiye a été l’un des pays qui ont soutenu la croissance économique de la Somalie, à travers des investissements ou une aide budgétaire. Nous apprécions vraiment ces pays qui soutiennent la Somalie. La Türkiye est pionnière en matière d’investissements concrets dans le pays », a-t-il conclu.

Hosow a souligné que la dette affecte l’Afrique et que son pays est également confronté à ce problème, mais grâce aux efforts soutenus des gouvernements successifs dans le cadre du processus d’allègement de la dette après la guerre civile, la Somalie a réussi à réduire considérablement son endettement en 2023.

- « La Somalie n’a pratiquement plus de problème de dette »

Le conseiller a précisé que le ratio dette/PIB est passé de 64 % à 6 %.
« Aujourd’hui, la Somalie n’a pratiquement plus de dette, seulement environ 6 %. C’est un niveau gérable. Compte tenu du poids de la dette, on peut désormais dire que la Somalie n’a plus de problème d’endettement », a affirmé Hosow.

Selon lui, « les pays endettés ne peuvent pas croître économiquement. La dette freine la croissance, car il faut la servir, la rembourser. Cela pose des dilemmes politiques : financer la santé ou l’éducation, investir dans des programmes sociaux, ou bien consacrer les ressources uniquement au remboursement de la dette ? »

Hosow a estimé que si d’autres réformes étaient mises en place en cohérence avec le Plan national de transformation et la Vision du Centenaire 2060, la Somalie deviendrait totalement sans dette, ce qui constituerait « une formidable opportunité de croissance ».

- « La Somalie, un pays prêt à accueillir les investissements »

Du point de vue de la communauté internationale, a-t-il poursuivi, la Somalie possède un potentiel considérable grâce à ses ressources naturelles, ses terres arables et une jeunesse qui représente approximativement 75 % de la population.

« Pendant longtemps, nous avons été dépendants de l’aide. Mais aujourd’hui, avec la Vision 2060 et le Plan national de transformation, notre pays est prêt pour les investissements », a-t-il déclaré.

« Nous voulons développer notre industrie, diversifier nos secteurs et permettre à la Somalie de tirer parti de ses ressources naturelles, en particulier du pétrole et du gaz que la Türkiye nous aide à explorer et à exploiter », a ajouté Hosow, rappelant que la Somalie dispose de l’un des plus longs littoraux d’Afrique.

Il a insisté pour que le monde voie la Somalie non plus seulement comme un pays sortant d’une guerre civile, mais comme un pays capable de réaliser un grand bond en avant dans son développement économique.

« À l’image de la Türkiye, qui a investi en Somalie : dans les infrastructures, les aéroports, les ports, de nombreux secteurs sociaux. Plus récemment, une succursale de Ziraat Bank a été ouverte. La Türkiye a bénéficié de l’avantage du premier investisseur. Nous voulons désormais que de nombreux autres pays viennent investir en Somalie. Ils en tireront d’importants bénéfices », a-t-il conclu.

*Traduit du turc par Sanaa Amir