Afrique

Chronologie de la guerre civile en République Centrafricaine (Graphique)

- Après la proclamation de son indépendance face à la France en 1960, le pays a été confronté à de nombreux coup-d’Etat.

Alaattin Doğru, Abdoulaye İbrahim Bachir, Ayşe Betül Gedikoğlu  | 21.11.2018 - Mıse À Jour : 23.11.2018
Chronologie de la guerre civile en République Centrafricaine (Graphique)

Dakar

AA - Dakar/Ankara

La République Centrafricaine est un pays d'Afrique centrale qui est confrontée à une instabilité permanente en raison des conflits internes.

Plus de la moitié de la population est chrétienne et environ dix pour-cent des citoyens de ce pays sont musulmans.

Depuis la proclamation de son indépendance en 1960, le pays a été confronté à plusieurs coup-d’Etat.

Par ailleurs, plusieurs groupes armés sont présents dans le pays et s'affrontent entres-eux pour se renforcer.

Depuis 2012, les groupes armés "Séléka", composé majoritairement de musulmans, et "anti-Balaka", formé de chrétiens, s’affrontent violemment dans le pays. Les conflits qui étaient d’origine politique au départ ont pris une forme religieuse et ethnique au fil du temps.

Les groupes chrétiens armés, en majorité dans le pays, réalisent des attaques contre les civils musulmans. Alors qu’une partie des musulmans choisissent de se réfugier dans les pays voisins comme le Tchad et le Cameroun pour fuir la pression et la violence, d’autres changent leur prénom et se dissimulent.

Depuis 2013, des milliers de personnes, majoritairement musulmanes, ont perdu la vie dans les attaques et plus d'un millions de personnes ont été déplacées.

D'après le rapport du BCHA des Nations-Unies [ Bureau de la coordination des affaires humanitaires], publiée cette année, 621 milles personnes ont changé de place à l’intérieur du pays et 573 milles autres se sont réfugiées dans les pays voisins.

Le même rapport indique que 3 millions de personnes sont dans le besoin dans le pays qui compte 4,5 millions d'habitants. Par ailleurs, ce chiffre est de 16% plus élevé que l’année précédente.

La République Centrafricaine a proclamé son indépendance face à la France en 1960. Elle a été gouvernée pendant cinq ans par David Dacko, puis les forces externes sont intervenues dans le pays ravagé par les conflits internes.

En 1965, Jean-Bedel Bokassa est arrivé au pouvoir. En 1979, Bokassa est renversé par une opération dirigée par la France. Ainsi, David Dacko reprend le pouvoir.

Puis, André Kolingba en 1981, François Bozizé en 2003 et Michel Djotodia en 2013 saisissent le pouvoir via des coup-d’Etats.

Les conflits internes se sont vus accentués en 2003, avec l’arrivée au pouvoir de François Bozizé et l’augmentation des corruptions ainsi que de la pression politique appliquée à l’encontre de la minorité musulmane du pays.

C’est ainsi que les milices "Séléka", dirigé par Michel Djotodia, ont lancé un soulèvement contre le gouvernement dans le nord du pays. Ce soulèvement contre Bozizé a poussé le pays dans une crise à caractère religieux et ethnique.

Le 24 mars 2013, Bozizé a fui au Cameroun après l’invasion par les membres du Séléka de la capitale centrafricaine, Bangui.

Ainsi, l’administration est passée sous la contrôle de Michel Djotodia jusqu’en août 2013, date à laquelle il a été forcé à démissionner en raison des pressions internationales. Depuis 2016, le Président du pays est Fauston-Archange Touadera.

Les discussions de paix entres les milices et l’Etat n’ont pas abouti à un résultat concret malgré la participation d’acteurs régionaux et internationaux.

Depuis 2012, sept accords de paix ont été signés. Les Nations-Unies et l’Union Africaine mènent de sérieux efforts pour établir un accord de paix.

L'accord de paix signé avec les groupes armés en juillet 2017 et l’introduction d’un membre du Séléka au sein du gouvernement n’ont pas non plus été efficaces.

- La Russie: un nouvel acteur dans la région

Par ailleurs, la Russie a commencé à se faire ressentir dans la région. Elle a commencé à tisser des liens militaires, diplomatiques et économiques avec le Centrafrique devenant ainsi un acteur externe important pour le pays. Avec l’arrivée de la Russie sur le terrain, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies a levé l’embargo sur les armes contre le Centrafrique.

En août 2018, les grands groupes armés de Centrafrique se sont réunis dans la capitale soudanaise, Khartoum, où ils ont signé un accord de paix.

De manière simultanée, la Russie a commencé à investir dans le pays. En octobre 2017, la Russie a créé une entreprise intitulée "Lobaye Invest" dans la capitale centrafricaine qui a décroché une licence d’exploitation de mine dans la zone de Yawa et une licence de forage de mine dans la zone de Pama.

Trois autres entreprises russes exerçants dans d’autres secteurs d’activités ont été bâties dans le pays. Selon des sources diplomatiques russes, les russes veulent notamment investir dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et du bois.

Cependant, il est à noter que la France reste toujours l’acteur extérieur majeur pour le Centrafrique, en raison de leur histoire et langue communes.

- Les conflits empêchent l’acheminement des aides humanitaires

La capitale centrafricaine Bangui, Bambari, Bria, Bangassou, Alindao, Batangafo et Kaga-Bandoro sont les villes où les conflits entres les groupes armées sont les plus violents.

Les attaques perpétrées contre les organisations d’aides humanitaires ont conduit à l’arrêt des aides.

En 2018, 46 véhicules d’aides humanitaires ont été attaqués et 29 véhicules ont été kidnappés.


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