Centrafrique: violence meurtrière à Ndélé
- Plusieurs dizaines de morts dans des violents affrontements inter-communautaires, en violation à l'accord de paix du 6 février 2019.

Cameroon
AA / Peter Kum
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans de violents affrontements inter-communautaires à Ndélé, au nord de la République centrafricaine, a appris Anadolu, jeudi, de la Croix-Rouge locale.
« Les conflits à Ndélé, mercredi, ont été engendrés par des membres de l'ethnie Goula en représailles aux hostilités entretenues par des membres de l'ethnie Rounga », a souligné à Anadolu le président national de la Croix-Rouge Centrafricaine (CRCA), Antoine Mbao-Bogo.
« Le bilan initial, mercredi matin, faisait état d’une vingtaine de morts, dont sept combattants ainsi que plusieurs dizaines de blessés. Le commissariat de police, la gendarmerie, une partie du marché de Ndélé et de nombreuses maisons ont été incendiés », a t-il ajouté.
« Mercredi dans l’après-midi, une dizaine d’autres corps ont été ramassés dans les rues et enterrés dans une fosse commune », a relevé le responsable de la Croix Rouge.
Ces violences ont été confirmées par le préfet de Ndélé, évoquant un bilan approximatif de 40 morts.
« Des sources locales m’ont parlé de 40 morts, peut-être il y en a plus. Moi et près de 1200 personnes avons pris refuge au camp de la Minusca à Ndélé. Ma résidence officielle est occupée depuis quelques jours par des rebelles », a rapporté à Anadolu au téléphone, le commandant Amine Al-Mahad, préfet Bamingui-Bangoran dans la ville de Ndélé.
Interrogé sur la question, mercredi, lors de la traditionnelle conférence de presse hebdomadaire, le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro, n'a pas hésité à pointer du doigt les membres des communautés Goula d'une part et Rounga d'autre part, appartenant tous les deux aux mouvements rebelles du Front patriotique pour la renaissance de Centrafrique(FPRC), pourtant signataire de l'Accord de paix du 6 février 2019.
D'après le fonctionnaire de l’ONU, les premières actions des Casques bleus sur place ont rétabli une certaine accalmie dans la ville.
« Vous savez que notre mandat demande de prioriser les tâches. Et lorsqu’on vous demande de prioriser les tâches, il faut faire des choix. Et le principal choix, c’est celui de protéger les populations. A Ndélé, nous sommes en train de protéger 3000 personnes. Parce qu’avec ces nouvelles violences, le nombre des personnes qui ont fui leurs domiciles a atteint ce chiffre. Donc on a l’obligation de les protéger. On est intervenu dans d’autres zones comme Alindao. », a-t-il déclaré.
Pour rappel, la ville de Ndélé est perturbé par des violences inter-communautaires depuis fin février.
Un fonctionnaire de la Minusca avait trouvé la mort, samedi dernier, dans des attaques de rebelles dans cette ville.
« Ces affrontements ont fait des victimes ; parmi lesquelles un employé de la société [Croisement] affecté en qualité d’agent de sécurité à la base de la Minusca à Ndélé qui a été retrouvé mort dans des circonstances tragiques non encore élucidées », avait annoncé le mouvement rebelle le FPRC (Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique ).
Cet assassinat avait été fermement condamné aussi bien par le gouvernement centrafricain que par la Minusca.
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.