Centrafrique: Trois jours de deuil en hommage aux victimes
- A Bangui, c’est un calme précaire qui s’observe depuis le Km5, la paroisse Notre Dame de Fatima et à travers toute la capitale centrafricaine.

Central African Republic
Le président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadera a décrété le deuil national pendant trois jours à compter de jeudi, en hommage aux victimes de l’attaque du 1er mai.
Ce deuil a été décidé par décret.
Le bilan provisoire, de sources hospitalières, fait état d’une vingtaine de morts et plus de deux-cent blessés.
«Les jeudi, 3, vendredi, 4 et samedi 5 mai 2018, sont déclarés jours de deuil national sur toute l’étendue de la République centrafricaine, en hommage aux victimes des événements du 1er mai 2018», peut-on lire dans ledit Décret.
«Les jours de deuil national ne sont pas fériés. Durant le deuil national, les drapeaux sont mis en berne et hissés à mi-mât sur les édifices publics », a-t-il précisé.
Cependant, sur-place à Bangui, c’est un calme précaire qui s’observe depuis le Km5, la paroisse Notre Dame de Fatima et à travers toute la capitale centrafricaine.
Les activités dont le commerce et l’école restent paralysées.
A peine rentré précipitamment de Casablanca au Maroc, le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, Archevêque de Bangui s’est dit consterné et n’a pas hésité à «condamner énergiquement ce qui s’est passé en la paroisse de Fatima ».
« Et j’en appelle au gouvernement et à la Minusca pour que la lumière soit faite, c’est-à-dire qu’on puisse savoir la vérité et que justice soit rendue, aussi, à la population centrafricaine », a-t-il indiqué.
Dans sa déclaration qui correspond à s’y méprendre à un ras-le-bol, Nzapalanga s’indigne : « Qu’est-ce qui se passe ? Y a-t-il des manipulations ? Y a-t-il instrumentalisation ? Y a-t-il volonté de diviser le pays ? Y a-t-il un agenda caché ?».
De son côté, l’Imam Omar Kobine Layama, président de la Communauté islamique de Centrafrique (CICA), rage de colère, pointe du doigt les sécessionnistes et appelle le gouvernement et la Minusca à les traquer et à les introduire en justice pour qu’ils répondent de leurs actes.
« C’est inadmissible pour moi qu’on pense que l’acte qui a été perpétré hier à l’église de Fatima est posé par un musulman ! Plutôt, je dirais que c’est un acte posé par un renégat, un hors-la-loi, une personne sans foi. Parce que je ne comprendrais pas que quelqu’un puisse aller tirer froidement sur des fidèles qui adorent le Seigneur que le musulman adore », a-t-il souligné.
Dans la foulée, le Président de la République, a débarqué à l’archevêché pour présenter ses condoléances à l’église catholique représentée par le Cardinal Dieudonné Nzapalainga.
A la sortie de l’église catholique de Centrafrique, le Chef de l’Etat a réaffirmé qu’il y aura l’impunité zéro.
«Les responsables seront poursuivis. Ce sont des terroristes avec leurs complices qui sont aussi parmi vous et je vous le dis d’autres sont à l’extérieur…», a rassuré le Chef de l’Etat, Pr Faustin Archange Touadera.
Dans la valse des condamnations, des leaders politiques ont fait chorus, pour condamner l'attaque contre les fidèles de l’église de Fatima.
La société civile, aussi, par la voix du porte-parole du groupe de travail de la société civile, Paul Cressent Beninga entend organiser une journée ‘’ville morte’’, vendredi.
Les journalistes centrafricains eux, n’ont pu célébrer le 3 Mai, journée internationale de liberté de la presse, à l’instar de leurs confrères dans le monde.
Macka Gbossokoto, président de l’Union des journalistes centrafricains déclare, in situ, le report de cette manifestation, placée sous le signe du deuil. Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.