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Centrafrique : tensions à Bangui au deuxième jour du deuil national

Esma Ben Said  | 04.05.2018 - Mıse À Jour : 04.05.2018
Centrafrique : tensions à Bangui au deuxième jour du deuil national

Central African Republic

AA / Pascal Mulegwa

La tension était vive vendredi à l'occasion d'une journée "ville morte" décrétée par la société civile à Bangui au deuxième jour d’un deuil national de trois jours - décrété mercredi par le président centrafricain Faustin Archange Touadera en hommage aux victimes de l’attaque du mardi contre une paroisse catholique et une mosquée dans la capitale.

Les violences du mardi ont fait 24 morts et plus de 170 blessés, selon des sources hospitalières.

Vendredi midi, des barricades étaient érigées à divers endroits de la capitale et des véhicules étaient bloqués, malgré le déploiement des forces de sécurité, a rapporté le media en ligne Corbeau News Centrafrique.

Les Soutiens du président Touadera par la voix de leur porte-parole Blaise Didacien Kossimatchi ont opposé jeudi dans un communiqué une fin de non-recevoir à la manifestation prévue de la société civile à Bangui qui connait un regain de violences depuis environ un mois.

Ils ont plutôt appelé la population au boycott de cet événement. Selon la force onusienne Minusca, l'attaque de l'église, mardi, était une "réaction à l'interpellation" de "Moussa Empereur", un élément d'une milice du PK-5 mais le gouvernement a affirmé qu’il s'agissait "une action planifiée" depuis plusieurs jours.

Rentré précipitamment de Casablanca au Maroc, l’Archevêque de Bangui le Cardinal Dieudonné Nzapalainga, a condamné cette attaque contre la paroisse de Fatima qui se trouve aux abords du quartier à majorité musulmane du PK5.

"Et j’en appelle au gouvernement et à la Minusca pour que la lumière soit faite, c’est- à-dire qu’on puisse savoir la vérité et que justice soit rendue, aussi, à la population centrafricaine", a déclaré à la presse le prélat.

L’Imam Omar Kobine Layama, chef de la Communauté musulmane dans ce pays plongé dans un conflit meurtrier depuis 2013 a, de son côté, pointé du doigt les "sécessionnistes", tout en appelant le gouvernement et la Minusca à " les traquer" et à les traduire en justice.

Cet acte a été perpétré par un "renégat, un hors-la-loi, une personne sans foi. Parce que je ne comprendrais pas que quelqu’un puisse aller tirer froidement sur des fidèles qui adorent le Seigneur que les musulmans adorent aussi", s’est emporté l’imam.

Depuis avril, la capitale centrafricaine est à nouveau frappée par des groupes armés. Le quartier à majorité musulmane du PK-5 est le plus touché par ce regain de violence. Ce coin est sous la coupe de milices qui prétendent défendre les
musulmans contre les attaques répétées des anti-balaka, des groupes armés anti-musulmans qui se partagent Bangui et une très grande partie du pays.

Les violences et les exactions commises par ces deux camps sont légion, depuis 2013.

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