AA / Peter Kum / Yaoundé

L’Organisation des Nations unies (ONU) a fustigé, mercredi, la récente recrudescence d’attaques contre les humanitaires en Centrafrique où un personnel de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a été abattu, samedi, par un « membre des forces armées centrafricaines » dans le nord-ouest du pays.

« En une semaine à travers quatre incidents, deux organisations humanitaires ont suspendu leurs activités suite à des attaques armées contre leurs équipes » en Centrafrique, a relevé l’ONU dans un communiqué.

« Dans la plupart des cas, le personnel a été violenté et ses biens personnels emportés », a dénoncé dans ce communiqué, Denise Brown, la coordonnatrice humanitaire de l’ONU pour la RCA.

« Un employé de MSF est décédé le samedi 28 mai après avoir été touché à trois reprises par les tirs d’un individu employé par les forces armées centrafricaines (FACA) dans la préfecture de l’Ouham, au nord-ouest du pays », avait d’ailleurs annoncé MSF mardi.

Mahamat Ahamat, 46 ans, de nationalité centrafricaine « a été touché à trois reprises » à Moyenne-Sido, à 500 km au nord-ouest de la capitale Bangui, près de la frontière tchadienne, a indiqué l’ONG dans un communiqué.

Entre janvier et mai, 69 incidents sécuritaires ont touché les humanitaires, ont estimé les Nations unies.

« La population civile est la plus touchée par cette inquiétante augmentation de la violence », a déclaré Denise Brown.

L’ONU appelle toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à laisser libre passage aux organisations humanitaires.
« Et à chaque fois qu’une organisation humanitaire est attaquée, c’est l’accès à l’eau, aux vivres, à la santé, à l’éducation qui est menacé dans un contexte où plus de la moitié de la population a besoin d’aide humanitaire », a-t-elle ajouté.

La Centrafrique est un des pays les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires, a relevé l’ONU en janvier 2021.

En 2021, près de 400 incidents ayant touché des travailleurs humanitaires ont été enregistrés selon Ocha, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

Plus de la moitié de ces incidents sont des « actes opportunistes », c'est à dire « des braquages » ou des « cambriolages », avait expliqué Ocha, ajoutant que « plus d’un tiers des cas sont liés aux interférences et restrictions, comme des barrières et autres. Surtout dans les zones ouest et centre ».