Afrique

Centrafrique : le représentant spécial de l'ONU alerte sur l'aggravation de la crise sécuritaire

Nadia Chahed  | 22.01.2021 - Mıse À Jour : 24.01.2021
Centrafrique : le représentant spécial de l'ONU alerte sur l'aggravation de la crise sécuritaire ( Nacer Talel - Anadolu Agency )

Tunis

AA/Tunis

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en République centrafricaine (RCA), Mankeur Ndiaye, a prévenu jeudi le Conseil de sécurité que ce pays est confronté à un grave risque de recul en matière de sécurité et lui a demandé d’examiner des mesures pour garantir une adaptation de la Mission des Nations Unies (MINUSCA) à la nouvelle situation, a rapporté l'ONU sur son site.

Rappelant que la Cour constitutionnelle centrafricaine a validé le 18 janvier la réélection du Président sortant, Faustin Archange Touadéra, Ndiaye, par ailleurs chef de la MINUSCA a indiqué que sur le terrain, la situation demeure tendue évoquant la vague de violences déclenchée à la veille des élections et qui se poursuit.

« Cette situation de violences causée dans les régions par les groupes armés alliés - UPC, 3R, MPC, ainsi que certaines factions du FPRC et des anti-balaka - contre les populations civiles, les autorités publiques, les forces de défense et de sécurité et la MINUSCA, met à l’épreuve les capacités de la Mission à assurer ses tâches essentielles de protection des populations civiles dans un contexte politico-électoral tendu, exacerbé par des clivages identitaires », a-t-il expliqué.

Ndiaye a, en outre, souligné l'importance d'une stratégie d’aménagement du mandat de la MINUSCA. « Une augmentation substantielle des effectifs des composantes en uniforme de la Mission en l’occurrence la Force, la Police et l’Administration pénitentiaire, devrait lui permettre de maintenir sa posture robuste tout en disposant d’une plus grande mobilité », a-t-il estimé.

« J’appelle ce Conseil à examiner les mesures les plus appropriées pour garantir une adaptation de la MINUSCA à la nouvelle situation », a-t-il dit. « Si elles peuvent paraître importantes en première approche (3.000 Casques bleus demandés), ces troupes additionnelles permettront à la mission de disposer d’un outil robuste et adapté à la menace. Proposition est donc faite de rehausser le plafond des casques bleus autorisés à 14 650 soldats », a-t-il souligné.

Mankeur Ndiaye a, par ailleurs, prévenu que « la République centrafricaine court un grave risque de recul en matière de sécurité et consolidation de la paix, ce qui pourrait saper tout ce que ce Conseil et les partenaires de la République centrafricaine ont contribué à construire ».

Il a toutefois estimé que pendant cette crise, « les Centrafricains et les Centrafricaines ont démontré, par leur comportement courageux, qu’ils ne sont plus disposés à tolérer qu’on utilise la violence pour les priver d’un droit fondamental tel qu’est le droit de vote ». « En grand nombre, les citoyens et les citoyennes ont bravé la menace des armes et sont allés voter au risque de leur propre intégrité physique, et cela en dépassant les vieux conflits identitaires », a dit Ndiaye.

Selon le Représentant spécial, la seule réponse durable aux défis actuels est politique. Il a jugé désirable un gouvernement encore plus intégré, « avec un remplacement des éléments les plus radicaux par des membres plus impliqués dans la paix et la réconciliation », rapporte encore l'ONU.

« Par ailleurs, un dialogue renoué avec les éléments des groupes armés qui ont opté pour rejoindre la CPC, mais qui n’ont pas commis des crimes graves, va être fondamental pour cheminer sur un parcours de réconciliation qui puisse stabiliser le pays sans compromettre la recherche de la justice et de la lutte contre l’impunité », a-t-il souligné.



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