Afrique

Centrafrique : le Gouvernement accusé d’avoir violé l’accord de Khartoum

Par le conseil national de défense et de sécurité, ex-Seleka.

Lassaad Ben Ahmed  | 14.05.2019 - Mıse À Jour : 15.05.2019
Centrafrique : le Gouvernement accusé d’avoir violé l’accord de Khartoum

Central African Republic


AA / Bangui / Sylvestre Krock

Conseil national de défense et de sécurité (CNDS), organe institué par la Seleka, a accusé le gouvernement centrafricain d’avoir violé l’accord de Khartoum, suite à une mission éclair des Forces armées centrafricaines (FACA) dans la ville de Kaga Bandoro.

Le CNDS s’exprimait dans un communiqué rendu public lundi.

"Le Conseil national de défense et de sécurité a adhéré pleinement à l’accord de Khartoum, mais s’oppose catégoriquement au déploiement des Faca à Kaga Bandoro", peut-on lire dans le communiqué.

"Cela dénote bien la violation de l’accord par le gouvernement, signé par tous les partenaires nationaux et internationaux", a ajouté le CNDS.

Les faits dénoncés remontent au 5 mai dernier lorsqu’une petite unité de Forces armées centrafricaines (Faca) a fait une incursion dans la ville de Kaga Bandoro.

Si leur présence avait été saluée par la population, selon une source locale, les éléments de Faca n’avaient mis que quelques heures avant de se retirer de la ville.

Aucune information n’a filtré encore sur cette brève incursion.

Contacté au téléphone, Abdoulaye Hissen, leader Seleka et président du CNDS a évoqué des raisons qui fondent cette prise de position.

"Selon les engagements sécuritaires temporaires en annexe 1, article 16 (de l’accord de Khartoum), les parties s’engagent à mettre en place des unités spéciales mixtes de sécurité pour une période transitoire initiale de 24 mois et placées sous la supervision des forces de défense. Pendant que nous attendons la mise en place de ces unités, voilà que le gouvernement déploie des Faca dans notre zone sans notre avis", a-t-il constaté.

"Cela veut dire que le Gouvernement n’a pas respecté son engagement en déployant de manière unilatérale des troupes constituées uniquement des Faca à Kaga Bandoro", a-t-il poursuivi.

L’accord de paix et de réconciliation de Khartoum a astreint les groupes armés à s’abstenir de tout acte d’obstruction au redéploiement de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national.

Alors qu’au début du mois de mai, c’est l’aile Seleka du FPRC (Front populaire pour la renaissance de Centrafrique) qui nomme des responsables militaires issus de ses rangs dans les préfectures de la Kémo, la Nana Gribizi, l’Ouham et l’Ouham – Pendé.

D’ailleurs, à la suite du CNDS, le FPRC par la voix de son président Nourredine Adam, dénonce le caractère ‘’brusque’’ du déploiement des FACA á Kaga Bandoro en évoquant l’article 15 alinéa (d) du même accord, qui prévoit le consensus dans une quelconque décision entre les parties signataires.

Cependant, aucune réaction n’est enregistrée du côté du Gouvernement.

Pour rappel, un accord de paix avait été signé le 6 février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés centrafricain. Lequel accord avait été conclu à Khartoum au terme d’un cycle de négociations mené sous l’égide des Nations Unies et de l’Union africaine.

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