Centrafrique : la situation humanitaire est "alarmante" à Bria (MSF)
- Le 20 juin dernier, une centaine de personnes ont été tuées à Bria (Centre) lors d’affrontements entre groupes armés.

France
AA/ Paris/ Esma Ben Said
La situation humanitaire est « alarmante » à Bria, dans le centre de la Centrafrique, où de violents combats entre milices ont fait une centaine de morts la semaine dernière, a déploré l’ONG Médecins sans Frontières.
Les besoins sont «énormes» en termes de latrines ou encore d’accès à l’eau, quand 40.000 des 47.000 habitants se sont déplacés dans la ville ou dans ses environs, a indiqué Mumuza Muhindo, de retour de Bria, où il était coordinateur de projet pour MSF depuis janvier 2016, cité par « Africanews ».
« Un camp installé à proximité d’une base de la Minusca à 3 km du centre-ville, prévu pour 3.000 personnes, en accueille désormais 25.000 », a ajouté le coordinateur.
D’après Muhindo, les derniers combats se sont déroulés au moment même où Bria est en situation de “pic de paludisme” et que la Centrafrique est « en pleine saison des pluies ».
«La surpopulation et le manque d’eau exposent la population à un grand risque d‘épidémies, notamment de choléra », a regretté le coordinateur.
« Quelque 6.000 autres habitants se sont réfugiés dans l’enceinte de l’hôpital, où ils risquent d‘être “contaminés” par diverses maladies, dans un confort plus que rudimentaire » a-t-il encore dit, ajoutant que le reste des déplacés se divise entre deux quartiers, dont l’un est enclavé.
Par ailleurs, « entre 40 et 50% des maisons de la ville ont été incendiées et pillées », créant de nombreuses « difficultés » pour le retour des familles qui y vivaient, souligne le coordinateur.
Le 20 juin dernier, une centaine de personnes ont été tuées à Bria lors d’affrontements entre groupes armés, selon des sources militaires centrafricaines.s
Du 15 au 18 mai dernier, la ville de Bria avait déjà été le théâtre d’affrontements récurrents entre groupes armés. Ces combats avaient fait cinq morts, 29 blessés et plus de 40.000 déplacés, selon l'ONU.
Malgré un accord de paix signé le 19 juin dernier à Rome entre treize groupes rebelles et les autorités centrafricaines, la RCA peut « basculer à tout moment », selon de nombreux observateurs.